Festival de poésie Voix Mêlées - Du 8 mars au 12 avril :
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50 poèmes de Pauline Picot, fragments autobiographiques qui sont aussi des relevés du quotidien de celles et ceux qui l'entourent.
Ces textes sont comme des précipités. En quelques lignes, ils décrivent avec émotion et vivacité ce qui nous bouleverse. Dans ces précipités il y a de la vitesse, une fulgurance, mais aussi de l'intensité. Pauline Picot écrit de manière condensée, la parole est jaillissement.
Ces 50 poèmes sont autonomes mais forment une série qui se complète au fil des pages.
Les textes de Pauline Picot affirment un « je » auquel le lecteur ou la lectrice peut s'identifier. Le livre est conçu dans un petit format, pour être mis contre soi, glissé dans une poche, un sac, objet « à taille humaine » pouvant être facilement transporté. Un jeu graphique avec la silhouette de Pauline Picot, dont le travail d'autrice et de performeuse est étroitement lié au corps, se déploie sur les pages de gauche, en regard du poème, affirmant son mouvement vers le lecteur jusqu'à engloutir la page et de dissoudre dans une forme abstraite.
Je viens vous annoncer qu'il reste
Sept poissons dans la mer
Dix-neuf euros pour la fin du mois
Cents trois maisons en feu dans le paysage Mais qu'il reste également Huit mille combinaisons de nos corps Les possibilités sont donc encore Relativement ouvertes - J'ai cligné de l'oeil Et entre-temps les gens Avaient fait des enfants - L'enfant ne dit plus kodoban Le numéro n'est plus attribué Ce plat ne figure plus au menu Ton amoureux de CP s'est tué Nous ne prenons plus les chèques L'ancienne gare n'est plus desservie Ta mère ne tresse plus tes cheveux Ce document n'est plus au format papier Tu ne sais plus conjuguer l'allemand Ils ne les font plus dans cette couleur Votre sentier secret a été condamné Le pas de porte a changé d'enseigne Nous ne donnons plus d'échantillons Ce produit est désormais interdit Tu ne reconnais plus son rire Les fêtes ne se font plus ici
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Avec un rythme qui ne manque pas
d'évoquer le ton de son autrice, Petit
Coeur serré invite lecteurs et lectrices à
regarder le monde avec empathie. Une
rengaine poétique pour se rappeler de
considérer autrui avec attention et
compassion. -
Que se passerait-il si le monde était parfait ?
Dans ce monde mal foutu, Thomas Vinau
décèle toute la beauté dissimulée derrière
les imperfections de la vie...
Un regard doux et sensible pour traverser
la vie et ses aléas avec maturité. -
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Ces îles de plein sel et autres poèmes
Louis-philippe Dalembert
- Points
- Points Poesie
- 25 Février 2021
- 9782757887431
Et un matin le verbe perdit les échos de la création s'éparpillant dans des dédales de sable et de végétaux déchus et un matin la parole se confondit avec le fracas des ténèbres ce fut silence qui parla si fort Sont réunis ici, pour la première fois, un ensemble de textes poétiques de Louis-Philippe Dalembert, publiés entre 1989 et 2010. L'Histoire, la Révolution haïtienne, le vagabondage, l'enfance, la mort en dessinent la toile de fond. Lire Louis-Philippe Dalembert, c'est tendre l'oreille au bruit du monde et être en phase avec la Parole. Le poète nous en traduit l'essence dans un style tour à tour lyrique, alerte et concis.
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Le livre du large et du long
Laura Vazquez
- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Fiction
- 10 Mars 2023
- 9782364686793
Une épopée versifiée, imaginée comme une exploration du monde par les actions, les gestes, les aventures.
La narratrice vit des scènes et des idées, dans son esprit et en dehors, à toute allure. Elle est tour à tour et à la fois : folle, amoureuse, malade, sage, inquiète, calmée.
Un livre comme une encyclopédie incarnée, libre et subjective, une lecture et une auscultation du monde, allant des plus petites choses : la peau, les insectes, les atomes ; aux plus larges : les populations humaines, la guerre, les ciels. Des choses les plus intérieures : les sensations, les questionnements propres ; aux plus matérielles : la médecine, l'anatomie, l'architecture.
Une foi dans le langage rendu à sa force et à sa netteté, à ses trouvailles «brisant les verrous des choses», un vif désespoir éclatant, un humour et une vivacité, un livre aussi réjouissant que troublant.
Après La Semaine perpétuelle (Éditions du sous-sol, mention spéciale du jury prix Wepler 2021) et son anthologie Vous êtes de moins en moins réels (Points, 2022), Laura Vazquez creuse une différence, un courage. -
Filles bouchères & garçons bouchers : Anthologie de poésie délicate pour lecteurs carnivores et végétariens
Collectif
- LA BOUCHERIE LITTERAIRE
- Sur Le Billot
- 1 Mars 2024
- 9791096861194
À l'occasion des 10 ans des éditions la Boucherie littéraire, Filles bouchères & Garçons bouchers est une anthologie aussi délicate que délicieuse pour lecteurs carnivores et végétariens. Comme chaque anniversaire qui nous semble charnière, désir a été de fêter cet évènement en poésie et en complicité des poètes et artistes qui le souhaitaient en créant des textes ou des oeuvres graphiques autour de la boucherie. Cela dans la lignée de ce que les éditions ont donné à lire ces dix dernières années. Aucun animal ni humain n'a été maltraité ou tué pour réaliser cette anthologie.
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Épopée... patatras !
Thomas Vinau, René Lovy
- LA BOUCHERIE LITTERAIRE
- Sur Le Billot Pour Tous
- 10 Janvier 2025
- 9791096861651
Réné Lovy travaille la pomme de terre, depuis vingt-cinq ans, comme d'autres travaillent le marbre ou l'acier. Dans chaque patate qu'il a dévêtue de sa peau, c'est un peu de son âme qu'il plante dans la chair du tubercule. Aussi, sortie de son périple nourricier, la patate n'est qu'une infime chose peuplant l'univers et se fondant dans la masse du quotidien. C'est donc très naturellement que Thomas Vinau s'est emparé de l'univers du plasticien helvète pour nous offrir un texte qui nous questionne et nous remue.
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Petite fille de Séoul
Hélène Dassavray, Almudena Pano
- LA BOUCHERIE LITTERAIRE
- Sur Le Billot Pour Tous
- 29 Novembre 2024
- 9791096861620
L'adoption d'un enfant est l'aventure d'un couple mais aussi de tout le cercle familial. L'attente de l'enfant est une épreuve partagée aussi par ceux qui deviendront ses grands-parents. Quelle que soit son histoire, l'arrivée d'un enfant est source d'émotions. Comme devenir grand-mère est, dans la vie d'une femme, une étape emplie de sensations nouvelles.
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La Plaine s'étendait sous nos pas et nous n'en savions rien.
Neuf poè·é·tes·ses s'associent pour donner voix à La Plaine - monde sous le monde, vous savez ?
La Plaine, c'est une terre où respirer plus large, où redéployer le champ des possibles. C'est, par les mots, faire barrage à l'inéluctable, à la morosité, au nihilisme qui nous guettent. C'est reprendre à son compte la force du poème, c'est oser le premier pas sur un territoire fertile, frondeur, friable. C'est une utopie, en somme, une science-fiction poétique. Une page blanche partagée par dix-huit mains amies. C'est, à l'aube, pousser un cri pour dissiper les ombres de la nuit, jusqu'à la nuit prochaine.
Auteurs : Aurelien Dony, Jean d'Amérique, Marc Dugardin, Maud Joiret, Lisette Lombé, Mel Moya, Camille Pier,Jérémie Tholomé, Laurence Vielle. -
Petite fleur du ghetto ; touf fle nan pikan ; bookleg #154
Jean d' Amérique
- Maelstrom
- 7 Novembre 2019
- 9782875053466
Ce texte a été publié une Tèks sa a te pibliye yon premye fwa nan lane 2015, nan Atelier Jeudi Soir. Piblikasyon tou nèf sa a gen ladan yon tradiksyon (franse - kreyòl ayisyen) Erickson Jeudy fè.première fois en 2015, chez Atelier Jeudi Soir. Cette nouvelle publication intègre une traduction (français - créole haïtien) par Erickson Jeudy.
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Jean D'Amérique redonne vie à Sanite Bélair, résistante anticolonialiste haïtienne, fusillée en 1802 pour son combat. Tandis que discutent sur la plus grande place d'Haïti des héros de l'indépendance érigés en statues, mais aux valeurs morales douteuses, Sanite Bélair fait son apparition sur les réseaux sociaux. Les discussions vont croissant quant à cet évènement. A-t-on besoin de savoir qui est la personne se cachant derrière cette identité, et d'où elle parle ? Ce réveil ne mérite-t-il pas plus notre considération ? Une chose est sûre : deux siècles après sa mort, la colère de cette héroïne demeure intacte.
Cette poussière qui se forme et se met en mouvement inspire la peur face à une histoire cruelle et face aux lieux empreints de solennité mais pas de mémoire. Car le respect nous intime, lorsqu'une telle femme meurt pour une telle cause, dans de telles conditions, de n'en pas perdre le souvenir.
Une langue à l'oralité domptée par son auteur, formidable matière à dire et à jouer.
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Cathédrale des cochons
Jean d' Amérique
- THEATRALES
- Repertoire Contemporain
- 5 Novembre 2020
- 9782842608460
D'une prison haïtienne, une voix s'élève. Elle scande, dans une seule longue phrase, les malheurs du pays?: pauvreté, famine, catastrophes naturelles, pouvoir corrompu, église hypocrite.
C'est un cri. Un poème dramatique qui ne cherche pas l'esthétisation de la misère et de la violence politique car le poète les vit, du fond de son cachot de Port-au-Prince. Sa parole emprisonnée résonne d'autant plus qu'on l'a bafouée, empêchée, retenue. Éminemment théâtral par son oralité et son rythme, un poème partition pour un homme au souffle long, comme pour un choeur puissant.
Jean D'Amérique pousse ce cri en écho à d'autres confrères et consoeurs poètes emprisonnés d'hier et d'aujourd'hui : Federico García Lorca, Asli Erdogan, Nâzim Hikmet... et la force de son verbe rejoint la subversion de Jean Genet et l'allant d'Aimé Césaire. À lire à haute voix pour faire voler en éclats tous les murs dressés.
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Lundoux Mardoux Mercredoux
Timotéo Sergoï
- Centre De Creations Pour L'Enfance
- Petit Va !
- 5 Février 2020
- 9791093367323
Effleurement d'humour jusqu'au dernier pétale : on aime !
Les aphorismes de Timotéo sont autant d'instantanés pour vivre éblouissement de l'instant. -
La poésie est lente et doit macérer, infuser, prendre le temps de trouver son sens. Loin des couleurs criardes, le texte est blanc sur noir, parti de linogravures réalisées en son atelier sur des déchets de linoléum. Plus que jamais, la voilà nécessaire, génératrice, prometteuse de printemps.
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Écrit aux quatre coins du monde, les Cages thoraciques peut se lire comme le carnet de voyage d'un poète nomade. Entre un amour perdu et un amour naissant, Timotéo Sergoï bout d'un désir d'envol et d'ailleurs, traverse des villes en guerre et prend le pouls du monde, chante l'insoumission, la désobéissance et la liberté, en animant au passage un bestiaire étrange et familier. En vers, en prose ou en dialogues, la poésie de Timotéo Sergoï marie l'humour et l'aveu lyrique avec une gourmandise verbale féconde en trouvailles qui nous émerveillent même au plus noir du désenchantement. C'est une poésie portée par la parole et sans doute pensée pour la lecture publique (Sergoï, qui est aussi comédien, est l'un de ces rares poètes qui savent lire admirablement leurs textes), mais avec une telle attention au phrasé, au tempo, aux relances et aux réitérations qu'elle soutient haut la main la lecture sous forme imprimée.
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Maintenant qu'épaissies nos salives, la chanson boite, peine à décoller, nos êtres se retrouvent gisants sur un quai à jamais esseulés, dépouillés de toute locomotive qu'on salirait du nom de vie : pour qui ne songe à tremper son cri au soleil, la nuit sera un certificat de silence.
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Rachida enfant qui marche.
Elle a pris des coups. Elle vient de loin.
Est-ce qu'on voit son visage
dans la nuit opaque ?
Est-ce qu'on entend sa voix
dans la chorale brisée du monde ?
Publié avec le concours du Centre national du Livre. -
Ville tes cafés tes rues au feu vertige qui te prend par la nuque quand le jour se penche pour ramasser rêves sans avis préalable la beauté te tranche tes briques scintillent et vont plus loin que le sang J. D'A.
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à ceux qui
envisagent mon visage
comme un visa jeunesse
tu diras
sa rage il y a longtemps
a mis l'âge au tombeau
Rhapsodie rouge, on suppose le coeur un volcan à l'enfance éternelle. Elle maîtrise le feu, peut t'allumer en un éclair, n'a qu'à frotter tes pierres, idées derrière ta tête, pour que jaillisse la lumière visqueuse de tes reins. -
Nul chemin dans la peau que saignante étreinte
Jean d' Amérique
- Cheyne
- 22 Novembre 2017
- 9782841162451
Ce qu'on regarde au fond de ce grand bâtiment aux dentelles, immense édifice de silence humain où sont attachés des vigiles serrés sur la gâchette, ce qu'on regarde se démêler dans la marche sauvage des machines, ces corps qui se confondent au mouvement invariable des pédales, ce n'est pas un clin d'oeil à la transe mais l'usine qui se régale.
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Dans la misère d'un bidonville haïtien, une toute jeune fille éprise d'une camarade de classe observe les adultes, leur violence, leurs faiblesses, leurs addictions... et tente de donner corps à ses rêves d'évasion. Le premier roman âpre et poétique d'un poète et dramaturge de vingt-six ans, notamment lauréat du Prix de la Vocation de la fondation Marcel Bleustein-Blanchet pour son recueil de poésie «Nul chemin dans la peau que saignante étreinte» (Cheyne Éditeur, 2017).
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Ma femme crie. Elle crie à petits cris plutôt qu'à grands cris. Elle crie quand elle souffre. Elle crie de surprise, de frayeur subite, de joie, rarement de colère. Ses cris racontent différemment sa voix. Elle dit qu'elle s'en étonne, s'en effraie parfois. Elle ajoute que les cris des autres l'impressionnent énormément et qu'aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle a toujours sursauté et tremblé aux cris d'autorité ou de disputes.
Ma femme a plusieurs registres de bêtes dans sa voix. Mais surtout plusieurs oiseaux. J'ai en tête leurs inflexions, de la plus grave à la plus aiguë, leur longueur comme leur brièveté, leur mélodie aussi. -
Le titre, Ajours, et son sous-titre, 43 ouvertures pour commencer le jour, semblent faire référence au Livre des morts égyptien, ou Livre pour sortir au jour... 43 propositions pour une sorte de rite, de rituel, comme celui d'ouvrir la fenêtre chaque matin. La question est peut-être : sur quoi ?
Dès les premières lignes, le texte est placé sous le signe du charme, mais aussi du paradoxe : « seulement veiller à ne pas rompre le charme // mais le jeter loin devant avec la main le bras le reste ». Faut-il le rompre, ou le jeter ? Tout au long se succèdent les propositions ambiguës, selon un dispositif à variations sur le mode seulement/pas seulement, encore/mais/mais encore, pas seulement/mais/encore/encore... Mais chacun de ces adverbes ou conjonction exprime-t-il la persistance, la réitération de quelque chose, ou son attente ; le désir (l'injonction) que cette chose cesse, ou qu'elle advienne ? Est-ce surenchère ou antinomie ? « pas seulement la désolation des ajoncs la foule des arbres que l'on fend le paysage qui nous dévore la mare dans ses vagues // mais les pommes qui tombent n'importe où la beauté là par hasard [...] la blessure bleue de l'herbe que l'on veine dans les champs // encore les atermoiements ». Les phrases elles-mêmes interrogent, avec leurs images entrechoquées et leur absence de ponctuation : « le vase des admirations à la renverse » ou « la période sanguinolente des fleurs »... Conjuration ou sortilège ?
« encore le même mot son contraire gravitations de parentés ressemblances déboussolées au fur et à mesure », « le mouvant des mots réunis » : une sorte de chant, oui, résonne à la lecture, entêtant, envoûtant, qui célèbre la liberté d'être dans une attention aiguë à tout, à la seconde (l'éphémère), au tremblement de la lumière comme de l'être (« l'affolement des feuilles » / « le coeur tremblé »), au dérisoire, au vaste comme à l'infime. Ouverture des persiennes, dessillement des yeux, ajours, donc, ces jours à l'intérieur d'un motif de broderie ou de dentelle... Hélène Lanscotte le dit elle-même (site de la Mél) : « J'ai des images et le regard qui les épuise, à l'écart. Un regard d'affamée qui se contente de peu. J'attends la trouée, patiente. Je tente de saisir la fulgurance dans le suspens de ma panique. Une panique de désir qui fige, l'oeil fasciné par la phrase. » Hélène Lanscotte, née en 1960, est lectrice à haute voix depuis 1998 au sein de la compagnie La voie des livres et a rejoint en 2001 le collectif d'artistes Les Souffleurs, commandos poétiques. Après Simplement descendu d'un étage (Cheyne, 2002), elle a publié chez L'Escampette éditeur : Portraits sauvages (2007), Rouge avril (2011) et Pas prête (2014). En 2013 elle a signé un album jeunesse, J'aime pas les contes, avec Amandine Laprun (Albin Michel). Elle a publié aussi dans les revues Gare maritime (2006) et L'Intranquille et fait partie de l'anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines Pas d'ici, pas d'ailleurs (Voix d'Encre, 2012).