Ni thèse, ni synthèse, ce livre peut être lu comme l'aboutissement d'une longue recherche.
Écrit en 2013, peu avant le décès du grand historien, il interroge les diverses manières de concevoir les périodisations dans l'histoire : les continuités, les ruptures, les manières de repenser la mémoire de l'histoire. Le problème reste en effet de savoir si l'histoire est une et continue ou sectionnée en compartiments ?
Jacques Le Goff examine ici un cas particulier : la prétendue nouveauté de la « Renaissance », sa « centralité » et son rapport au Moyen Âge. L'ouvrage met ainsi en évidence les caractéristiques majeures d'un long Moyen Âge occidental qui pourrait aller de l'Antiquité tardive (du IIIe au VIIe siècle) jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, incitant à renouveler notre vision historique, souvent trop étriquée, de ce Moyen Âge auquel l'auteur a consacré avec passion sa vie de chercheur.
Jeune lecteur de Walter Scott, Jacques Le Goff est parti très tôt à la recherche du Moyen Age, un monde à la fois proche et lointain. Refusant la légende "noire" du Moyen Age comme les rêveries idéalisées, il fait revivre ici l'intense richesse d'une civilisation, marquée par l'Eglise chrétienne. Insistant sur la capacité d'innovation d'une culture qui se disait hostile à toute nouveauté, il n'hésite pas à évoquer de multiples "renaissances". Dans cette synthèse originale et passionnée, il montre que l'humanisme n'a pas attendu la Renaissance pour apparaître. Et que l'Europe à venir ne s'aurait s'inventer en oubliant son passé.
Le clerc, qui ne se confond pas avec le prêtre ou le moine, est le descendant d'une lignée originale dans l'Occident urbain du Moyen Age : celle des intellectuels. Le mot est moderne, il a l'avantage de désigner à la fois le penseur et l'enseignant, et de ne pas être équivoque.
L'enquête de Jacques Le Goff est une introduction à la sociologie historique de l'intellectuel occidental. Mais elle fait aussi la part du singulier et du divers, et devient ainsi une galerie de caractères finement analysés.
La première édition de cet ouvrage devenu classique a paru aux Editions du Seuil en 1957. Elle reparaît aujourd'hui augmentée d'une préface et d'une longue bibliographie critique dans lesquelles Jacques Le Goff fait droit aux travaux parus depuis la première publication, et bien souvent inspirés par elle.
L'ouvrage explore l'imaginaire médiéval au travers de ses deux composantes majeures : les héros, comme Charlemagne, le roi Arthur, Robin des Bois, mais aussi le renard et la licorne ; et, les merveilles, trois édifices ou puissances qui dominent la société, à savoir la cathédrale, le château fort et le cloître.
L'iconographie médiévale ignore les frontières entre le naturel et le surnaturel, l'ici-bas et l'au-delà, et couvre un large espace géographique. Cette histoire de l'imaginaire est aussi une histoire dans la longue durée, présentant ces héros et merveilles tels que le Moyen Âge les a construits, vénérés, puis légués aux siècles futurs.
Tous les historiens qui ont contribué à l'ouvrage que l'on va lire ont voulu, comme je le souhaitais, décrire et expliquer l'homme médiéval à l'aide des réalités économiques, sociales, mentales et imaginaires dans l'union structurée desquelles la majorité des historiens comprend aujourd'hui l'histoire. Ils sont eux-mêmes les héritiers et les artisans des deux grandes problématiques qui ont, en notre siècle, renouvelé l'histoire. L'histoire économique et sociale d'abord, qui est toujours la base sociale de l'explication du passé, l'histoire des représentations ensuite dont les historiens ont compris le rôle également fondamental dans l'évolution historique. C'est l'homme médiéval dans toutes ses dimensions qui est ici présenté, y compris celle de l'imaginaire qui permet de parler d'une façon enfin rationnelle sinon scientifique de la typologie sociale et mentale des hommes du passé. Ce qui rend possible cette évocation documentée et raisonnée de l'homme du Moyen Age à travers dix profils, c'est le croisement, fécond dans l'historiographie contemporaine, entre les typologies médiévales et les typologies modernes. C'est seulemlent en combinant les unes et les autres que l'historien peut présenter des hommes du passé une image et une explication qui échappent à l'anachronisme mais répondent aux interrogations de notre époque et aux progrès de la science historique.
D'o vient l'Europe ? Comment s'est-elle construite, bien avant de devenir le March commun ou de se doter d'une constitution ? Jacques Le Goff propose un voyage rebours pour tenter de discerner le moment o tout s'est jou, o l'Europe est devenue une civilisation, autonome, particulire, conqurante ou dcadente. C'est au Moyen ge qu'il faut aller chercher l'Europe ; c'est ce moment-l qu'elle s'invente et prospre.Le dessein europen de Charlemagne est certes trs loign de l'ide contemporaine d'Union europenne, mais on observe au Moyen ge des tendances objectives ainsi que des reprsentations qui portent en elles l'Europe d'aujourd'hui : circulation des ides, coupures entre le nord et le sud comme entre l'est et l'ouest, christianisme et mtissage des populations, rayonnement des villes et du savoir travers de prestigieuses universits.C'est au Moyen ge que se forment les mentalits, que se dessine un imaginaire particulier et que se forgent les oppositions (entre empire d'Orient et empire d'Occident, entre Europe et Asie, entre les langues, les politiques et les religions).
Jacques Le GoffSpcialiste du Moyen ge, Jacques Le Goff est dj l'auteur au Seuil de Hros et Merveilles du Moyen ge (2005 et " Points Histoire ", 2009), Le Moyen ge expliqu aux enfants (2006), et L'Europe explique aux jeunes (2007). Il vient de publier le Moyen ge et l'Argent ( Perrin, 2010) .
Entre 1715 et 1880, la France religieuse connaît un renversement de situation. Religion du royaume au début du XVIIIe siècle, le catholicisme, à la fin du siècle suivant, est sur la sellette. Il n'est plus qu'une confession parmi d'autres. Comprendre ce bouleversement est l'objectif que se sont fixés les auteurs de ce volume. Pluralisme religieux avec le renouveau du protestantisme et du judaïsme, laïcisation avancée de la société après la Révolution, religiosité romantique post-chrétienne, religions de remplacement civiles ou savantes, le catholicisme se bat sur tous les fronts, éducation, culture, politique, pour tenter de freiner un mouvement de déchristianisation qui, s'il ne signifie pas la fin des croyances religieuses, indique leur mutation sans précédent.
Jacques Le Goff, l'un des meilleurs spécialistes du Moyen Âge, livre son regard personnel sur le Dieu de l'Occident médiéval. Officiellement, ce Dieu était unique mais, dans les faits, l'était-il vraiment ? On découvre que les chrétiens de ces temps-là étaient, au jour le jour, polythéistes. Ils s'adressaient tantôt au Dieu Père, tantôt au Dieu Fils, tantôt au Dieu Esprit, et à la Vierge Marie.
Jacques Le Goff traque les représentations de Dieu à travers les institutions politiques, l'art, la culture, la théologie, les dogmes, les pratiques et la vie quotidienne des hommes et femmes de la société médiévale. Au terme d'une enquête passionnante, menée avec Jean-Luc Pouthier, se révèle une véritable « histoire de Dieu » qui éclaire ce que l'Occident contemporain doit au christianisme médiéval.