«Toutes les civilisations honorent des personnages humains et/ou surnaturels, à qui elles vont jusqu'à rendre un véritable culte. Ainsi, l'Antiquité gréco-romaine a vénéré des héros, des dieux et des êtres intermédiaires, héros divinisés et demi-dieux. La mutation des civilisations entraîne une modification de ces catégories.À partir du IV? siècle, l'installation en Occident d'une nouvelle religion, le christianisme, et d'un nouveau système politique et social, la société médiévale, entraîne un changement profond des dieux et des héros. Et d'abord une nouveauté révolutionnaire:le monothéisme remplace le polythéisme. Il n'y a plus qu'un seul Dieu, même si Trinité et Vierge Marie donnent lieu, au stade des croyances et des pratiques courantes, à un certain polythéisme. Il y a l'apparition d'une nouvelle catégorie de héros, les saints, d'un nouveau type de gouvernant, supérieur par nature à ses sujets, le roi.Au XIII? siècle, siècle de saint François d'Assise et de Saint Louis, le Saint et le Roi sont au zénith de l'Europe chrétienne.»Jacques Le Goff.
«Un autre Moyen Âge c'est un Moyen Âge total qui s'élabore aussi bien à partir des sources littéraires, archéologiques, artistiques, juridiques qu'avec les seuls documents naguère concédés aux médiévistes purs. C'est la période qui nous permet le mieux de nous saisir dans nos racines et nos ruptures, dans notre modernité effarée, dans notre besoin de comprendre le changement, la transformation qui est le fonds de l'histoire en tant que science et en tant qu'expérience vécue. C'est ce passé primordial où notre identité collective, quête angoissée des sociétés actuelles, a acquis certaines caractéristiques essentielles.»Jacques Le Goff.
Ce livre est un livre d'amour et un acte de mémoire. Mais il est d'abord la tentative de refaire vivre, dans l'individualité de sa personne et de son existence, une femme. Une femme que tous ceux qui l'ont connue s'accordent à dire remarquable et attachante. Il est aussi, en intime liaison avec ce projet, un effort pour prolonger ma vie avec une femme que j'ai profondément aimée et que j'aimerai toujours ardemment jusqu'à ma mort. J'ai quatre-vingts ans.
Mélusine jean d'arras les mélusines, filles de rois, désespérées et pécheresses furent transformées par satan en esprits malins, revenants fantomatiques et monstrueux. au jugement dernier, elles seront maudites à moins qu'elles ne se marient avec un homme. on les rencontre dans les déserts et les forêts, auprès des ruines et des tombeaux.
Cette édition de la première légende de mélusine, rédigée par jean d'arras en 1392 est une excellente initiation à l'imaginaire, merveilleux et surnaturel, du moyen age.
Récit traduit et présenté par michele perret.
L'humour se porte mal. Il fout le camp, victime de nombre "d'humoriste" qui le dénaturent à longueur de journée sur les antennes. Sous prétexte qu'ils font rire, ils en concluent à leur génie Rien de plus faux. Car si l'humour fait sourire, souvent rire comme l'illustre ce petit livre, il ne se définit pas par le rire. Sa raison d'être : aider à vivre en allégeant le poids des jours. Comme l'a dit un réalisateur turc : "Seul nous aide à supporter la tragédie." Il met de la lumière dans l'ordinaire, rend la relation sociale plus plaisante et peut même guérir.
Redécouvrir ce qu'est et comprendre pourquoi il est si important, c'est l'objet de ces pages en forme de clin d'oeil.
Comment une création artistique contemporaine peut-elle s'insérer dans un monument millénaire en lui étant fidèle, tout en lui apportant du nouveau ? " telle est la question qui, le 25 septembre 1995 à conques, a réuni le médiéviste jacques le goff et le peintre pierre soulages à propos des vitraux que ce dernier venait de créer pour l'abbatiale sainte-foy.
Pierre soulages évoque l'abbatiale comme le lieu de l'une de ses premières émotions artistiques, tout en exprimant en quoi sa démarche se fonde sur une analyse objective de l'architecture. sa démarche à conques interroge l'émotion pour en restituer la portée universelle. les vitraux sont comme la démonstration ontologique du lieu dans sa fonction d'appel, et sa restauration. c'est ce que jacques le goff révèle lorsqu'il dit que l'artiste doit intervenir " dans la matière et dans la vie même du monument " pour préciser un peu plus tard combien il est essentiel que cette intervention soit consonante avec " le sens originel et historique " de ce dernier.
Au fil de cet entretien captivant entre les deux figures, la question, qui pour l'historien se place au coeur même de sa pratique de l'histoire, l'histoire dans la longue durée, devient " l'histoire est-elle porteuse d'une exigence à l'égard de l'artiste contemporain ? l'artiste contemporain est-il porteur d'une exigence à l'égard de l'histoire ? ".