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La très jeune Anne Elliot s'est laissé persuader de rompre ses fiançailles avec Frederick Wentworth, ce dernier n'étant ni assez riche ni assez titré. Il lui faudra traverser plus de sept années de douloureuse inexistence - long automne où elle pense à jamais rester enfermée - avant qu'une seconde chance lui soit offerte.
C'est ce bonheur, inattendu et complet, survenant après qu'on l'a cru à jamais perdu, qui fait de Persuasion, dernier roman achevé de Jane Austen, en général jugé comme mélancolique, un livre au contraire profondément satisfaisant, un rêve d'accomplissement en forme de revanche sur la vie.
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Lorsque Elizabeth Bennett rencontre Darcy au bal de Meryton, il lui déplaît immédiatement. Pour qui se prend-il, ce jeune homme arrogant, qui refuse de danser avec elle et se permet de mépriser sa famille ? Pour se consoler de cet affront, Elizabeth se tourne vers Wickham, séduisant officier de marine. S'engage alors la ronde des sentiments : dans ce microcosme étriqué, les promesses se font et se défont, les rumeurs circulent à la vitesse du vent, les trahisons sont amères et les premières impressions souvent trompeuses... Humour, légèreté, ambiance virevoltante : le plus célèbre des romans de Jane Austen (1813), mené tambour battant, se lit le sourire aux lèvres. Avec une impitoyable ironie, la romancière traque l'hypocrisie, pourfend le ridicule et se moque allègrement des conventions. Aussi libre, drôle et impertinente qu'elle, son héroïne mène la danse.
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Dans le petit monde confiné du bourg où elle demeure, la jeune Emma Woodhouse prétend n'être jamais tombée amoureuse et revendique même le célibat. Dotée d'un sens aigu de l'observation, elle adore pourtant marier les autres : on a là l'argument d'une comédie délectable. Entre les intrigues que la jeune fille invente, celles qu'elle fomente, celles qui existent et qu'elle ne voit pas, celles qu'elle contrecarre, celles qu'on lui suggère, celles qui échouent, le roman parcourt l'ensemble des couples possibles selon une logique combinatoire assez comique qui évoquerait presque l'arbre des probabilités. L'auteure s'amuse des manigances de cette «marieuse», des dégâts qu'elle suscite, de la manière dont l'amour frappe et dont on lui résiste, ou pas... Jane Austen parvient à saisir son héroïne dans toutes ses contradictions, tout en lui préservant cette part obscure qui semblait aussi la sienne : le plaisir de marier les autres n'est-il pas une façon de vivre l'amour sans avoir à en souffrir ?
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Texte extrait des Oeuvres romanesques complètes, I
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«De tous les talents ordinairement en possession de mon sexe j'étais la maîtresse. Au couvent, mes progrès avaient toujours été plus Grands que ne le permettait l'instruction reçue, les connaissances dont je disposais étonnaient chez quelqu'un de mon âge, et je surpassai bientôt mes maîtres. Toutes les vertus susceptibles d'orner un esprit se retrouvaient dans le mien. Il était le lieu de rencontre de toutes les qualités et de tous les sentiments élevés. Mon seul défaut, s'il mérite ce nom, était de posséder une sensibilité trop vive, prompte à s'émouvoir de toutes les afflictions de mes amis, des personnes de ma connaissance, et plus encore des miennes.» Dans ce bref roman épistolaire composé par Jane Austen à l'âge de quinze ans se goûte déjà la plume de la maturité, aussi délicate qu'ironique.
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Lorsque Fanny Price est recueillie à Mansfield Park, la splendide demeure de son oncle, Sir Thomas Bertram, elle n'a que dix ans. Ni jolie ni brillante, mais timide et effacée, elle peine à trouver sa place parmi les enfants de son âge. Négligée par ses cousins Maria, Julia et Tom, maltraitée par sa tante, la terrible Mme Norris, elle puise un peu de réconfort dans la présence de son cousin Edmund, qui semble le seul à l'apprécier. C'est par son jugement infaillible et sa perspicacité qu'elle parviendra à une ascension sociale que rien ne laissait présager. Entre roman d'apprentissage et portrait de société, Mansfield Park, paru en 1814, est pour Jane Austen l'oeuvre de la maturité. Elle y met en scène une héroïne à la volonté farouche, qui observe, résiste et ne transige jamais.
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Dans son premier roman (1811), Jane Austen oppose le bon sens et la sensibilité, incarnés par deux soeurs, Elinor et Marianne. Elinor, intellectuelle, fine observatrice, incarne la raison, tandis que Marianne, adepte du romantisme, préfère cultiver les élans de son coeur. Quand Marianne tombe aveuglément amoureuse du héros de ses rêves, Willoughby, sa soeur la met en garde contre cet homme superficiel, tourné vers l'argent. Le secret du bonheur serait-il dans l'usage du jugement ? Jane Austen analyse l'individu affrontant la société, constatant l'inadéquation du rêve et du réel, et les déceptions qui en découlent. Pour être heureux, inutile d'être révolutionnaire ; il faut être réaliste : s'ajuster au monde, plutôt que le braver. Mais que faire de nos désirs secrets, nos états d'âme condamnés à rester sans réponse ? Entre prudence et passion, entre les élans du coeur et les appels de la raison, les héroïnes de Jane Austen dansent sur un fil toujours plus ténu.
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Orgueil et préjugés (1813) est le roman le plus populaire de Jane Austen. L'histoire en est simple:Elizabeth Bennet, qui se croit dédaignée par Darcy, jeune homme riche et hautain, s'amourache d'un bel officier, Wickham. Au roman sentimental et de coup de foudre, Jane Austen substitue celui qui décrit l'évolution d'une psychologie plus complexe, où se mêlent la raison, le sentiment de gratitude, la méfiance à l'égard des «premières impressions». L'abondance des menus événements fait l'un des charmes du roman britannique. Elle se combine avec la finesse d'une analyse entièrement intégrée à la description du comportement, et avec un humour discret, mais toujours présent. Écrit en 1790, alors que Jane Austen n'a que quinze ans, Amour et amitié est un roman par lettres qui parodie les romans sentimentaux en vogue à l'époque. L'héroïne, Laura, raconte à son amie ses aventures de jeunesse:coup de foudre, amour passionné, emprisonnement pour dettes, fuite, rebondissement final. Il faut imaginer la jeune Jane Austen raconter à sa famille cette histoire foisonnante, riche en clins d'oeil. Dans cette petite parodie, elle dénonce le culte de la sensibilité, les excès des sentiments mais aussi certaines faiblesses universelles de la création littéraire. On lit déjà la clarté d'esprit, la verve et l'ironie de la future grande romancière anglaise.