Rousseau, en s'engageant à « tout dire » dans ses Confessions, s'exposait à n'être pas compris des lecteurs des années 1780, dont les plus indulgents accueillirent l'ouvrage dans un silence embarrassé. Pourtant, ce texte est sans doute aujourd'hui le plus lu de tous ceux que nous a laissés le esiècle.
Il est présenté ici dans l'édition classique de Jacques Voisine, la seule à prendre en compte les trois manuscrits connus, avec une bibliographie renouvelée et une préface de Jacques Berchtold et Yannick Séité.
Aboutissement de la réflexion philosophique de Jean-Jacques Rousseau, ce livre-somme est tout autant un essai sur l'éducation qu'un traité pratique reposant sur une conception alors inédite de l'enfant. La présente édition replace l'oeuvre dans son contexte intellectuel et en éclaire la genèse et la postérité.
Les Rêveries ne sont pas une simple suite des Confessions et des Dialogues. Elles ne valent pas non plus par leur seule beauté littéraire. Chacune de ces dix Promenades est une méditation philosophique, un exercice spirituel témoignant de ce même « souci de soi » qui animait les sages antiques. La question sur laquelle s'ouvre la première promenade (« que suis-je moi-même ? ») peut dès lors être lue comme le point extrême d'un question- nement philosophique d'autant plus important que le sujet qui l'énonce, ici le moi qui nous parle, apparaît comme doutant, à certains moments, de sa propre authenticité.
La présente édition, qui se fonde sur un examen scrupuleux des manuscrits dispo- nibles, est la seule à proposer l'intégralité des variantes de ce texte. Accompagnée d'un riche appareil critique, elle ouvre de nouvelles pistes interprétatives, et invite à porter un regard rétrospectif sur l'ensemble de l'oeuvre de Rousseau.
En donnant à lire les oeuvres de l'abbé de Saint-Pierre à travers des Extraits et des Jugements, Rousseau vise aussi à lui rendre justice. Un dialogue s'engage avec cet « homme de bien », où se joue le sens qu'il faut donner à la « politique ».
Le manuscrit « Condillac » est la première version connue de Rousseau juge de Jean Jaques, il n'avait jamais été édité ; l'ensemble des variantes ultérieures est joint à cette édition, livrant ainsi accès au travail stylistique de l'écrivain. Cette oeuvre développant par fiction le procès d'un criminel absolu, le débat de l'auteur avec le Droit contemporain a été précisément documenté, tandis que sa correspondance éclaire le procès parallèlement intenté aux Lumières. Littérairement, c'est l'appropriation créatrice du genre dialogique, de Platon aux Provinciales, qui a été étudiée, sans négliger ce qui relie ce texte à l'ensemble de l'oeuvre. Ces Dialogues offrent la première réflexion moderne d'envergure sur « l'état d'exception ».
Cet ouvrage, quinzième volume des oeuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau, constitue une édition critique de son Dictionnaire de musique, un témoin très particulier de la naissante lexicographie musicale du XVIIIe siècle. L'édition est établie à partir de l'étude des sources manuscrites et imprimées.
Les textes proposés dans ce volume, rédigés entre juin 1767 et 1771, rendent compte de la diversité du foisonnement intellectuel de cette période charnière, avec des textes aussi importants que les Considérations sur le gouvernement de Pologne ou les Lettres adressées à Franquières et à Saint-Germain.
L'édition génétique de ces manuscrits, en large part inédits, éclaire la démarche d'invention littéraire et conceptuelle de Rousseau, en montrant comment il met progressivement en place le double régime théorique et narratif qui structure l'Émile et, page après page, précise sa rédaction.