Ce livre publié en 1762 s'inscrit dans la continuité du Discours sur l'Inégalité (1755). Après avoir analysé la manière dont l'homme est passé de « l'état de nature » (c'est-à-dire de la vie sauvage) à « l'état civil » (la vie sociale), Rousseau cherche à établir les principes sur lesquels peut se fonder une société qui ne serait plus régie par la loi du plus fort, mais par un contrat établi librement entre tous ses membres. Il jette ainsi les bases d'un gouvernement démocratique idéal. Ses réflexions, exposées dans une suite de chapitres très courts (mais très denses) rigoureusement organisés, ont eu une influence fondamentale sur les acteurs de la Révolution de 1789. La présente édition fait précéder cet ouvrage d'une « introduction » de 60 pages qui l'analyse et le commente.
Rousseau distingue d'abord l'inégalité naturelle (celle des forts et des faibles) qui a toujours existé, et l'inégalité sociale dont il veut montrer l'origine. Dans la première partie du livre il évoque l'homme primitif qui vit heureux dans la nature, guidé par ses instincts, hors de toute société, si bien que le faible n'est pas soumis au fort. Un instinct, d'ailleurs, le pousse à éviter de nuire à ses semblables. Dans une deuxième partie Rousseau montre comment s'est créée la société : après cette période heureuse où l'homme se contentait des produits de la nature, l'agriculture a conduit à partager la terre, les plus forts ayant la meilleure part, et à créer des lois pour protéger les propriétés. Ainsi la société a fixé les inégalités et ses lois ne font que les renforcer.
Dans Les Confessions le philosophe J.J. Rousseau raconte sa vie. Dans la préface il proclame son intention de ne rien enjoliver, ne rien cacher, même pas les actions dont il a honte (d'où le titre qu'il a donné à ces mémoires), afin que chacun puisse le juger comme il convient. En effet, au moment où il rédige ce livre, ses ennemis (dont Voltaire) lui avaient fait la réputation d'un homme d'une totale immoralité. Il commente souvent le récit de sa vie par des réflexions qui expliquent ses comportements et éclairent d'une certaine façon ses pensées philosophiques.
Dans Emile Rousseau expose ses idées sur l'éducation des enfants, idées révolutionnaires pour l'époque : il faut éviter les contraintes, laisser l'enfant développer librement ses talents naturels et son sens inné de la morale, ne pas l'obliger à apprendre quoi que ce soit ni à respecter les règles sociales et morales, mais lui donner l'envie de le faire.
Ce livre n'est pas un manuel théorique, mais le récit de l'enfance et de l'adolescence d'un jeune homme, Emile, qui reçoit l'éducation que Rousseau juge idéale.
Le jeune Saint-Preux a été engagé par le Baron d'Etanges pour être le précepteur (le professeur particulier) de sa fille Julie. Les deux jeunes gens tombent amoureux l'un de l'autre ; mais Saint-Preux n'est pas noble, c'est pourquoi le baron refuse qu'il épouse sa fille. Ce roman raconte l'histoire de ces deux jeunes gens, leurs efforts vains pour résister aux contraintes sociales, leur volonté de rester fidèles à leur amour sans transgresser les règles morales. Il s'agit d'un roman « épistolaire », c'est à dire qu'il est constitué des lettres que s'envoient les divers personnages. Le titre fait référence à une histoire médiévale : les amours malheureuses d'Eloïse et de son précepteur Abélard.