Juillet, sous le soleil brûlant de Saint-Tropez. Une troupe étrangement assortie prend ses quartiers d'été pour un colloque sur Chateaubriand et l'amour. Professeurs, romancières en herbe, académicien, écrivains à succès et Tropéziens d'adoption se retrouvent, pour le meilleur et pour le pire, à l'invitation du propriétaire du mas Horatia. Dans le village de pêcheurs le plus célèbre au monde, le huis clos littéraire résistera-t-il aux sirènes du désir, à l'ivresse des paillettes, alors que les Gilets jaunes menacent la paix ? Les folies de notre société du spectacle s'entrechoquent ; le cocktail s'annonce explosif. Sous le soleil exactement, l'été sera inoubliable... Judith Housez livre une comédie irrésistible où le souffle, la vie d'aventure et le style époustouflant de Chateaubriand s'invitent et révèlent les secrets les plus enfouis. La romancière nous fait pénétrer dans un monde fantaisiste en quête de sens, d'amour et de reconnaissance, si lointain et si proche à la fois. Une méditation facétieuse sur notre époque dont personne ne sortira le même... On ne quitte pas Saint-Tropez innocent.
Honoria raconte le destin de deux femmes. L'une, notre contemporaine et narratrice, habite Londres et s'efforce d'oublier sa relation conjugale désastreuse en se plongeant, sur les conseils d'un producteur de films, dans des lectures sur la fin de l'Empire romain d'Occident. C'est ainsi qu'elle rencontre la seconde : Honoria, une princesse romaine du Vème siècle après Jésus-Christ. Un personnage légendaire pour les spécialistes de l'Antiquité tardive, dont on ne connaît la vie que par fragments, éclats.
Honoria vient d'un siècle crépusculaire, qui est aussi l'avènement d'un nouveau monde : les invasions barbares et la diffusion du christianisme. Cette période de basculement demeure un mystère peu exploré, donc intrigant. Avec un humour vif et acidulé, la narratrice nous raconte les avancées de son enquête et soulève peu à peu les pans de cette face noire et dérobée de l'Histoire. Elle accède aux bribes du destin d'Honoria déposés par le temps. Cette princesse, soeur d'empereur, a été maltraitée par les chroniqueurs antiques qui la dépeignent comme une « créature diabolique, nymphomane, Messaline, fossoyeuse de l'Empire ». Il s'agit aujourd'hui d'arracher sa vie à l'oubli et de mener une contre-enquête.
On s'attache à l'irrésistible Honoria, celle dont même la mère dit : « Tu es douée pour l'amour. Un homme deviendrait ton jouet. Même nos eunuques sont tous sous ton charme ! » On tombe en effet sous les charmes de cette femme rebelle, flamboyante et débauchée qui, au milieu des invasions barbares et du christianisme devenu religion d'Etat, ose tout : aimer un Affranchi, et même demander Attila en mariage ! Tandis que son monde se disloque dans la cruauté, Honoria doit prendre la fuite : l'empereur veut sa mort. Elle a transgressé l'ordre établi.
Et si Honoria était la première femme moderne ?
Une chose est certaine : on ne rencontre pas Honoria sans se transformer et se libérer. Des affinités se tissent entre l'auteure et son modèle, passant outre les siècles. L'une et l'autre osent se raconter, semblent se révéler en miroir. De la grandeur tragique, on passe au ton de la confidence et de l'intime.
Judith Housez est une portraitiste hors pair, qui jongle avec brio entre le péplum et l'autofiction, entre l'Histoire et la comédie contemporaine, avec une écriture tout en finesse.