Que freud ait renouvelé notre conception de l'homme, que la richesse et la pénétration de ses aperçus théoriques aient jeté une vive lumière sur des conduites jusque-là mal comprises, personne, aujourd'hui, ne le conteste sérieusement. mais freud a cru inventer également une technique de guérison des névroses, et, en dehors de quelques cercles précieux où l'on s'amuse à charlacaniser, la psychanalyse reste avant tout, pour la plupart de ceux qui l'approchent, une thérapeutique : à ce niveau-là, que vaut-elleoe c'est la question fondamentale que pose ce livre. ou plutôt, cette enquête : à partir d'une centaine d'entretiens avec des analysants et des analysés, maurice t. maschino explique pourquoi tant de personnes prennent un jour rendez-vous avec un analyste, ce qu'elles vivent pendant ces années de divan, et surtout, dans quel état elles en sortent. inquiet luimême des résultats, freud déplorait, à la fin de sa vie, que « l'analyse [ait] des moyens limités » et que « la différence entre le non-analysé et l'analysé, au point de vue du comportement ultérieur de ce dernier, ne [soit] pas aussi nette que nous le désirerions ». il ne semble pas, un demi-siècle plus tard, que la différence soit plus nette... des psychanalystes - une vingtaine ont été interviewés - essaient de s'en expliquer; l'auteur rapporte leurs propos, mais, fidèle à leur méthode, il se garde bien de les prendre au mot.. plus substantiel qu'un simple guide, mais riche aussi d'informations pratiques, cet ouvrage ne peut manquer d'intéresser tous ceux qui hésitent à s'allonger ou qui, déjà couchés, hésitent à se relever....
Professeur de philosophie, maurice t. maschino collabore depuis de longues années au monde diplomatique, où il a publié dé nombreux reportages et enquêtes.
Voici réunis en un seul volume deux livres qui ont fait du bruit, et continuent d'en faire à mesure que se multiplient analyses et témoignages qui en confirment le diagnostic accablant : l'éducation est en faillite, l'école ne fabrique plus que des cancres.
Une critique féroce et lucide qui n'épargne pas plus les élèves "joyeusement incultes", les représentants de l'administration, complices, que les professeurs, passifs ou délirants.
Chaque année, l'école rejette dans la vie "active" des jeunes mal formés, mal orientés, souvent incultes ou illettrés, incapables de s'adapter aux imprévus que réserve la vie. l'école où l'on apprend à lire, à écrire et à compter se meurt car elle ne remplit plus sa mission : elle n'instruit pas et, par conséquent, ne prépare pas à l'exercice d'une profession. en la quittant, la plupart ne maîtrisent aucun savoir et s'expriment mal (sans parler des langues étrangères, à l'heure où se fait l'europe...). qu'ont-ils alors à offrir à un employeur ? conscients de l'inadéquation entre le systéme scolaire et le monde du travail, les pouvoirs publics imaginent réforme sur réforme. pour un résultat nul : on rêve du bac pour tous - ou presque - pour s'apercevoir que seules l'inculture et l'ignorance progressent. tout le monde s'en moque. et vous ?
Maurice t. maschino nourrit ici son propos - souvent dérangeant - de sa propre expérience de professeur et des résultats d'une enquête menée dans le mande de l'enseignement où il n'a pas toujours été le bienvenu. il sonne l'alarme parce qu'il s'agit de sauver des jeunes à la dérive...
Contrairement à ce que pensent les naïfs, l'Eglise catholique n'a jamais accepté la perte de son pouvoir séculier. Encouragée par les propos scandaleux de N. Sarkozy, pour qui le curé est plus apte que l'instituteur à développer le sens moral des enfants, enhardie par la complaisance des médias et le silence de la plupart des intellectuels, qui ne songent qu'à baiser la mule du pape et lécher les mocassins du président, elle s'efforce d'imposer ses valeurs et d'«ouvrir» à son avantage la laïcité. Déjà, de plus en plus de médecins refusent de pratiquer des avortements, il n'est toujours pas question de légaliser l'euthanasie, des enseignants utilisent des manuels cathos qui font d'un cours de grammaire un cours de catéchisme, des films, accusés de porter atteinte aux bonnes moeurs, ne sont pas distribués et des caricaturistes sont poursuivis en justice.
Comme le démontre ce livre, l'Eglise catholique n'a pas «changé», elle ne peut pas changer: dogmatique, professant des « vérités » qui, par leur absurdité, défient toute raison, s'ingéniant, en jouant des peurs et des interdits, des émotions et des peurs, à priver tout être de son intelligence et de son esprit critique, elle reste ce qu'elle a toujours été : l'adversaire de la démocratie. Car la démocratie rejette tout argument d'autorité, tout obscurantisme, tout dictat tombé du ciel, elle fonctionne selon les seules exigences de la raison et implique que chacun reste seul maître de ses choix de vie. On en est loin, dans cette France qui ne cesse de rappeler ses prétendues «racines chrétiennes», et le mot d'ordre de Voltaire - «Ecraser l'infâme »- est plus que jamais d'actualité.
L'auteur observe ici les conduites les plus concrètes des Français, les relations conflictuelles qu'ils entretiennent entre eux et à l'égard des étrangers. Sont-ils aussi pingres, suffisants, frileux, xénophobes, avares d'échanges et ont-ils la tête aussi pleine de mythes, telle cette croyance que la France est le pays des droits de l'homme ? A l'heure où certains affirment l'existence d'une prétendue "identité nationale", ce livre vient à point pour les rappeler à un peu plus de modestie.
Si l'on observe dans la société française une démission croissante des parents, on constate simultanément, depuis une dizaine d'années, une irruption des mêmes dans l'enceinte des établissements scolaires. Depuis qu'en 1989 une « loi d'orientation », confiant l'école à la « communauté éducative », les a placés au rang de « partenaires permanents de l'école ou de l'établissement scolaire », de plus en plus nombreux sont les parents d'élèves, organisés ou non en association, qui se croient autorisés à faire la leçon aux enseignants quant à l'instruction qu'ils dispensent à leurs enfants. Quelle est la situation exacte, comment en est-on arrivé là, et que faire pour apaiser cette nouvelle guerre scolaire oe Fruit de nombreux entretiens avec des chefs d'établissements, des conseillers principaux d'éducation, des professeurs des collèges et lycées, des instituteurs, ce document témoigne pour un corps enseignant malmené, discrédité, et relate des faits extravagants, certains parents se permettant par exemple de juger le contenu des cours, le bien-fondé de telle sanction disciplinaire et de faire valoir leur prétendu droit de décider.
Dédié à « ceux qui veulent sauver l'école », ce livre est un plaidoyer en faveur de la survie du noble métier d'enseignant et de l'intelligence active des parents en milieu scolaire.
Maurice T. Maschino est journaliste au Monde diplomatique et auteur d'une vingtaine d'ouvrages.
" La mort est le produit même de la vie.
Et lorsque cette vie s'épuise, le médecin, s'il la respecte, doit empêcher qu'elle se dégrade davantage : il y met fin. Par un geste très simple. Un geste ordinaire. " Face aux tabous sociaux tenaces qui entourent la mort, Maurice T. Maschino expose dans cet ouvrage les raisons de son engagement en faveur de la dépénalisation de l'euthanasie. L'auteur a mené une enquête approfondie auprès de divers philosophes, professionnels de la santé, responsables politiques, militants de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité etc.
Il dénonce l'hypocrite loi du silence, qui empêche tout débat et occulte cette pratique dans les services hospitaliers. Ce paradoxe paraît d'autant plus absurde et intenable que plus de 80 % des Français sont favorables à la dépénalisation de l'euthanasie et que la plupart de nos voisins européens reconnaissent à leurs citoyens le droit de décider de leur mort.
L'auteur présente la lâcheté, ou la démission des différents acteurs de l'enseignement, comme la cause première de la dégradation de l'institution scolaire qu'il constate, des enseignants qui n'appliquent pas les consignes qu'ils reçoivent aux ministres qui, inquiets de leur avenir politique, s'efforcent de gérer la situation en ne mécontentant personne.
Une centaine d'hommes, choisis parce qu'ils sont représentatifs de toutes les conditions sociales et de tous les milieux, ont accepté de dire, très librement, ce qu'est aujourd'hui leur vie sexuelle. Contrairement aux idées reçues, l'auteur montre que, en trente ans de vogue féministe, leur façon de faire n'a pas beaucoup changé.
Je vis dans une société où l'air, ces derniers temps, est singulièrement vicié. Non seulement parce que la xénophobie et le racisme s'y étalent sans vergogne. Mais encore parce que bon nombre d'intellectuels, sages ou pas, se prêtent à une entreprise d'intoxication générale. En méditant gravement - à l'heure où s'ébauche une société-monde ! - sur des baudruches idéologiques : identité nationale, spécificité française...russe par ma mère et ma première éducation, français par l'école, algérien par mon engagement politique et mon mariage, je ne pouvais que me sentir concerné par ce discours. Mais je n'ai pas pour autant écrit un pamphlet : si je cite les niaiseries cocardières de quelques personnalités politiques - de tous bords -, je laisse surtout la parole, et la première place, à tous ceux qui viennent d'ailleurs - de Pologne, du Maghreb, d'Amérique latine -, à tous ces étrangers qui sont le sel, et la chance, de l'hexagone. M.T.M.
Regardant vers son enfance, le narrateur cherche à savoir qui fut vraiment sa mère. Il brosse le tableau d'une vie à la fois heureuse et sombre et dessine le portrait d'une aristocrate russe, douce et cruelle, tendre et tyrannique, "Louba l'amour" et "Louba la peste".
Histoire douloureuse d'un fils confronté à la mort de sa mère, confession impudique et sans concession d'un homme scrutant son passé, le texte de Maurice T. Maschino est surtout l'hommage d'un fils à sa mère? Au-delà du simple travail de deuil, il décrit une expérience autobiographique à la fois singulière et universelle, où la culpabilité rivalise souvent avec l'orgueil et l'amour-propre.
Dans une langue simple et précise, Louba la peste est le récit poignant d'un homme à la recherche de lui-même et de ses origine et qui, au-delà de la mort, trouve enfin les mots justes pour dire à sa mère qu'il l'aime.