Des premiers supercalculateurs aux algorithmes de Youtube en passant par les drones, la technologie a envahi chaque aspect de notre existence, elle affecte notre capacité à penser, à comprendre et à agir. Mais notre compréhension de celle-ci est lacunaire.
James Bridle propose une analyse lumineuse des logiques à l'oeuvre derrière la complexité des processus technologiques. Il démonte quelques solides lieux communs, notamment l'idée que le progrès technologique serait imparable et émancipateur, mais aussi la croyance selon laquelle l'accès à une surabondance d'informations serait toujours bénéfique.
À travers cet essai dense et déroutant, James Bridle nous invite à reprendre le contrôle.
Ce texte est celui d'un rapport secret commandé par le département de la Défense du Pentagone pour prévoir les éventuelles conséquences d'un changement climatique brutal sur la sécurité des États-Unis. Or ses conclusions se sont révélées si alarmantes que les plus hautes autorités ont tout fait pour l'étouffer. Ses auteurs, Peter Schwartz et Doug Randall, s'appuyant sur les plus récentes études et sur l'évolution générale des conditions climatiques à l'échelle terrestre, envisagent pour 2010 un brusque refroidissement du climat, qui ferait suite à des années de réchauffement croissant. Ils analysent ensuite méthodiquement, avec une froide logique, les effets sur les conditions de vies sur les différents continents, les prolongements inévitables d'une telle situation, qui conduira la planète au bord de l'anarchie. Ils ébauchent ainsi un scénario détaillé et réaliste sur trente ans des conséquences géopolitiques de ce changement brutal : engloutissement de certaines villes européennes par la montée des eaux, développement des conflits sur toute la planète, dus au déplacement des populations et à la raréfaction de l'eau potable, famines, émeutes généralisée, etc. "Imaginer l'inimaginable" afin de s'y préparer, tel est le but de ce rapport, qui n'a rien d'une dénonciation vertueuse des effets nocifs de l'activité industrielle, mais qui anticipe le scénario le plus probable compte tenu des tendances climatiques et politiques actuelles. Ses auteurs, qui ne sont ni gauchistes ni écologistes, ont simplement voulu alerter la Maison Blanche et la rationalité de leur description n'en fait que plus froid dans le dos.
L'Histoire secrète du plomb est une grande enquête dont la publication en 2000 dans le journal The Nation a fait sensation. C'est une histoire qui, on comprendra pourquoi à la lecture, a été largement occultée.
On y apprend pourquoi Los Angeles est enfouie sous le smog, comment
la seconde révolution industrielle a entretenu des liens durables avec
l'Allemagne nazie et quels buts poursuivent les industriels qui empoisonnent la planète et ses habitants en parfaite connaissance de cause depuis bientôt 80 ans. En remontant aux années 10, avec la naissance de l'industrie
automobile, Kitman raconte à la façon d'un récit policier l'histoire des manigances des grands groupes automobiles pour imposer le plomb comme additif à l'essence, alors que ses effets nocifs furent très tôt connus. Intrigues, dissimulations, chantages se succèdent tout au long du siècle pour dans un premier temps, vendre ce poison, puis pour tenter de dissimuler au public sa dangerosité pour l'homme et l'environnement. La force du texte tient en grande partie au fait que l'auteur évite les pièges inhérents à ce genre d'écrits, n'étant jamais vindicatif ou inutilement polémique. Il se contente de laisser parler les faits et révèle un aspect largement ignoré des dangers que l'industrie
moderne fait peser sur la planète.
Voici un texte révolutionnaire qui démontre que Newton, figure majeure des grandes mutations scientifiques du XVIIe siècle, tenait en haute estime la philosophie hermétique de la Renaissance. Plus encore, il révèle qu'il a trouvé, dans la pensée des Anciens, une confirmation de ses propres découvertes scientifiques. D'après le mathématicien, principe de gravité et mécanique classique étaient déjà pleinement contenus dans les textes des Pythagoriciens. Au moment où il expose la théorie de la gravitation universelle, Newton annotait ses manuscrits des Principia de citations. Par exemple, il écrit : "Les Anciens savaient même que tous les corps qui tournent autour de la terre - l'air et le feu comme les autres éléments - sont attirés vers la terre par la gravité, et que cette gravité est proportionnelle à la quantité de matière dont ils sont formés. C'est ainsi que Lucrèce argumente en faveur de l'existence du vide." Newton fait même remonter l'origine de l'atomisme à la philosophie mystique, déjà enseignée en Égypte et en Phénicie et reprise par les philosophes grecs. D'après lui, les Égyptiens connaissaient déjà le système copernicien et l'exprimaient dans leur religion, leurs écrits et leur art. Pour Newton, le mystère des nombres, comme celui des hiéroglyphes, entretient un rapport étroit avec la philosophie mystique. C'est dans le mythe et dans l'alchimie que Newton redécouvre le véritable ordonnancement de la matière.
Cet essai vise à démontrer l'impossibilité de l'exigence contemporaine de transparence, qui serait un fantasme, celui de tout savoir. Pour appuyer sa démonstration, le logicien puise ses exemples dans divers domaines, comme la science, l'actualité, la philosophie, la littérature ou encore le cinéma.