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michel ragon
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1793, l'insurrection vendéenne et les malentendus de la liberté
Michel Ragon
- Albin Michel
- 4 Mars 1993
- 9782226058799
Lorsque les paysans vendéens saisissent fourches, haches et faux à l'annonce de la levée des 300 000 hommes, lorsqu'ils s'emparent de Machecoul, Saint-Florent et Cholet, Barère s'écrie : "La Vendée est mille fois plus à craindre que toutes les puissances européennes". La République, menacée par la coalition des forces étrangères, secouée par les révoltes dans toutes les provinces, a trouvé son bouc émissaire. La Convention institue la Terreur comme instrument de régénération publique.
Vendéens et républicains se livrent alors une lutte à mort au nom de deux conceptions fanatiques de la liberté : l'une abstraite, héritée des philosophes - "Il n'y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté" déclare Saint-Just -, l'autre populaire, préromantique, communale et religieuse.
Le 17 octobre 1793, lendemain de l'exécution de la reine, Kléber et Marceau écrasent l'armée vendéenne à Cholet. La population en fuite ne pourra échapper aux massacres sans limites de la répression.
Le monde moderne commence en 1793 par un bain de sang et un flot de paroles vaines. Certains de détenir la vérité, les révolutionnaires ont imposé une perversion qui aura une postérité désastreuse : la dictature de la liberté. Michel Ragon, depuis plus de quinze ans, rassemble pièces d'archives, notes et réflexions sur l'insurrection vendéenne. Il a écrit, dans ce grand livre vendéen, le récit poignant de ce cruel moment de notre histoire.
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Gustave a travaillé dur toute sa vie sur sa ferme de huit hectares. Son fils aîné a repris le plus gros du travail, le cadet s'est engagé à la Coloniale. Et puis, un jour d'été, le voilà qui revient avec une femme noire de peau comme on n'en avait jamais vu au village...
Si dans L'Accent de ma mère, Enfances vendéennes ou Le Cocher du Boiroux Michel Ragon évoquait le monde paysan de sa jeunesse, ce monde disparu, refermé sur lui-même, économe de tout, même de sentiments, il s'attache dans ce nouveau roman à restituer la simplicité des jours, la beauté d'une terre qui n'est pas que récoltes harassantes et ingrates, ainsi que l'étrange découverte de l'autre.
Il fallait le talent de Michel Ragon pour donner l'authenticité de ce chant du monde qu'au soir de sa vie Gustave reconnaît. -
« Certaines lettres vous bouleversent. D'autres vous intriguent. Comme celle reçue d'une prison avec une étrange requête. Le prisonnier me parlait bizarrement de Christine, mon ancienne épouse, dont il avait perdu l'adresse. L'élan amoureux de ce message était tel que je demandai d'abord à Christine si elle souhaitait entrer en relation avec cet inconnu. Elle me répondit :
- Qu'il crève ! Commença alors une correspondance régulière avec cet inconnu. Je ne me doutais pas que, peu à peu, c'est moi qui deviendrais prisonnier de ses chimères. » Michel Ragon.
« Un roman d'une liberté rare où le jeu de la fiction alimente la sincérité de la confession. Chapeau. » Christian Authier, Le Figaro littéraire.
« L'univers carcéral impitoyable, la perversité et la fascination induites par une correspondance entre un homme en prison et un auteur connu, les relations amoureuses appartenant au passé mais revisitées avec une tendresse nostalgique, tout est dit - écrit - avec simplicité, pudeur et fermeté. » Stéphanie Khayat, Nice-Matin. -
Louise, c'est Louise Michel, la " bâtarde " devenue directrice d'une école pour les pauvres sur la Butte-Montmartre, militante anarchiste déportée en Nouvelle-Calédonie après la Commune.
Georges, c'est Georges Clemenceau : le tribun de la gauche radicale, défenseur de Dreyfus, ministre à poigne, qui justifiera plus tard les surnoms de " Père la Victoire " et de " Premier Flic de France ".
Entre eux, une amitié, une affection, une admiration réciproques qui les lieront pendant toute leur vie, alors même que leurs chemins n'ont cessé de diverger.
Deux personnalités hors du commun, avec pour toile de fond les luttes sociales, l'anarchisme, l'histoire politique tourmentée de la IIIe République : tout concourt dans ce livre à rassembler les passions et les talents de Michel Ragon, auteur de La Mémoire des vaincus et des Mouchoirs rouges de Cholet.
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Edition anglaise du livre Esthe´tique de l'architecture contemporaine, paru en 1968 aux Editions du Griffon (épuisé).
Ecrivain français, critique et historien d'art et d'architecture, historien de la littérature prolétarienne et de l'anarchisme, autodidacte libertaire, Michel Ragon (né en 1924) a entrepris de « donner une cohérence à une oeuvre foisonnante allant des écrivains du peuple à l'art d'avant-garde, des racines terriennes à l'utopie architecturale ».
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A l'occasion de la rétrospective de Pierre Soulages , au musée national d'art moderne(centre G.Pompidou), en 2009-2010, ce livre retrace la carrière de l'artiste, la singularité de ses ateliers à Paris et à Sète, s'appuyant sur un reportage photographique et un dialogue entre Soulages et Michel Ragon , son ami et son biographe depuis plus de soixante ans.
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Après avoir sillonné parcs et jardins, longé les quais, traversé les ponts et approché les bâtiments, tous ces lieux photographiés s'assemblent maintenant dans mon esprit comme autant de pièces d'un gigantesque puzzle. J'ai vu Paris à ma hauteur, carrefour des fleuves et des routes, harmonie de toutes les architectures, conservatrice et iconoclaste, immobile et mouvante, à la fois ville et paysage : Paris « Ville-Paysage ».(Thierry Vallet.)
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" A priori, tout paraît opposer ces deux êtres.
Aujourd'hui, cent trente ans après leur aventure qui commence, la distance qui les sépare n'a fait que s'accentuer. Ils semblent même, au regard de l'Histoire, ennemis irréductibles. Lui, le Vendéen qui se complaisait, dans sa vieillesse, à se dire " premier flic de France ", lui, le jusqu'au-boutiste nationaliste, "père la Victoire" en 1918. Elle, l'irréductible anarchiste, la "pasionaria" de la Révolution, l'éternelle rebelle.
Et pourtant une amitié, une affection, un respect, une admiration réciproque les lieront pendant toute leur vie.
Elle s'appelait Louise.
Louise Michel. Et lui Georges. Georges Clemenceau. " Deux personnages hors du commun ; deux mondes celui des libertaires et celui de la Vendée ; une relation secrète et méconnue ; une époque forte en luttes et contrastes, de la Commune à l'affaire Dreyfus. Tout concourt dans ce livre unique à rassembler les multiples talents et les passions de Michel Ragon, historien singulier et grand romancier, auteur des Mouchoirs rouges de Cholet, de La Mémoire des vaincus et d'Un si bel espoir.
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Qui est Fred Barthélemy, dont Michel Ragon nous fait une biographie si passionnante? Qui est Flora, la petite fille de ses amours enfantines, devenue marchand de tableaux célèbre et richissime ? La Mémoire des vaincus mêle personnages réels et personnages inventés en une vaste fresque où l'histoire, le mythe, le romanesque et l'autobiographie se conjuguent.
Dans le cours du roman, communisme, anarchisme, fascisme apparaissent dans leur complexité, dans leurs luttes féroces, par le biais de personnages historiques dont Michel Ragon nous fait d'étonnants portraits ; mais aussi d'hommes et de femmes moins connus, les obscurs, les éternels vaincus par un pouvoir omnipotent, sans cesse attaqué et sans cesse renaissant. Il n'empêche que ces vaincus, qu'ils se nomment Makhno, Durruti ou Lecoin, ne s'avouent jamais battus et qu'à l'heure où le totalitarisme marxiste fait naufrage, leur increvable esprit de liberté ressuscite. -
« Homme de toutes les curiosités, homme de l'outil, Soulages s'est attaché à créer des objets porteurs d'émotion esthétiques, que ce soient de ces objets peints que l'on appelle des tableaux, ou de ces objets gravés que l'on appelle des estampes, ou des planches de ces gravures devenues bas-reliefs de bronze, ou de ces objets tissés que l'on appelle des tapisseries, ou de ces objets qui captent et émettent la lumière que l'on appelle des vitraux. Tous ces objets (il préfère dire : ces « choses ») sont la composante d'une oeuvre unique, dont l'ampleur paraît de plus en plus évidente. »Michel RagonEnrichi de notes inédites de Pierres Soulages et de leur présentation par Benoît Decron, directeur du musée Soulages à Rodez, ce livre est devenu un classique sur le peintre français le plus célèbre au monde.
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Depuis l´immense succès des Mouchoirs rouges de Cholet et de La Louve de Mervent, Michel Ragon s´est imposé comme le grand écrivain de la Vendée et de ses légendes. Il en retrouve dans Le Cocher du Boiroux tous les sortilèges.
Nous sommes au début du siècle. La terre se meurt, la ruine ronge peu à peu maisons et châteaux. Comme celui du Boiroux où le baron Octave dérive lentement vers la mort face à ses domestiques toujours enchaînés aux traditions et au passé. Mais la vie bascule déjà. Son fils Henri revient. Sous la conduite de son vieil ami d´enfance le cocher Clovis, il découvre avec stupeur cet univers si lointain où les parfums d´enfance se mêlent aux menaces d´aujourd´hui, où les fantasmes rejoignent le quotidien, et le tragique naît des mystères d´une nature aussi indomptée que le marais féerique tout proche.
Dans ce roman envoûtant, Michel Ragon excelle tout autant à nous plonger dans la vie d´autrefois entre châtelain et serviteurs qu´à nous restituer l´atmosphère délétère et les derniers soubresauts d´un monde à l´agonie. Il nous fascine par cette étrange histoire de terroir hantée de personnages singuliers et inoubliables, mi-sorciers, mi-démons.
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Enfance vendéenne : L'Accent de ma mère, Ma soeur aux yeux d'Asie, Enfances vendéennes
Michel Ragon
- Albin Michel
- 6 Octobre 1994
- 9782226066145
L'Accent de ma mère, Ma soeur aux yeux d'Asie, Enfances vendéennes racontent une terre, avec son langage, son accent, ses coutumes qui disparaissent. Trois livres de la mémoire populaire, de la recherche d'une identité, d'une enfance provinciale, réunis dans une oeuvre autobiographique passionnante et exemplaire, signée par un grand écrivain d'aujourd'hui.
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Quel roman la vie de Rabelais ! Homme d´Eglise dont l´itinéraire va d´un obscur couvent vendéen à la fréquentation des papes au Vatican, devenu l´un des plus illustres médecins de son temps, écrivain truculent et révolutionnaire, toujours en fuite pour échapper aux bûchers de l´Inquisition...
Roman picaresque et émouvant d´un homme si cher au coeur de Michel Ragon qu´il n´a cessé de hanter son oeuvre, roman intime et attachant d´un Rabelais méconnu, profondément humain, lucide et désenchanté, qui sut préserver un incroyable souffle de liberté dans un siècle plein de fractures.
Michel Ragon raconte son Rabelais. C´est un homme étonnamment moderne et proche que l´on découvre, dont le rire déconcertait hier les puissants et continue de tonner contre toutes les intolérances.
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A quoi rêve un enfant lorsqu'il vit dans un pays de sable et de sel, sinon à ce qui peut bien se trouver de l'autre côté de la mer ? Et il s'embarque un beau jour à La Rochelle, se mêle aux matelots qui hissent les voiles d'un vaisseau mettant le cap sur les îles des Caraïbes. Et il rencontre là-bas la misère et la violence qu'il croyait fuir.
Comment il tentera toute sa vie de rejoindre la "terre des délices du coeur , en compagnie des boucaniers et flibustiers de l'île de la Tortue ; comment il croira l'avoir trouvée dans la tribu des derniers Indiens Arawaks; comment ses aventures, d'abordages en expéditions sur les côtes américaines, l'amèneront de la gueuserie à la richesse et aux plus hautes fonctions de la marine corsaire avec l'aval de M. Colbert ; comment il connaîtra l'amour et les amours singulières ; comment il disparaîtra dans la forêt vierge - telle est la trame de ce grand roman de mer et d'aventures qui ravira tous ceux qui ont un jour vibré à la lecture de L'lle au Trésor et de Robinson Crusoë. -
Histoire de la littérature prolétarienne de langue francaise
Michel Ragon
- Albin Michel
- 1 Septembre 2016
- 9782226391711
La littérature prolétarienne, très présente dans les années d'avant-guerre, est marquée par l'ambition de décrire la condition du peuple et des travailleurs. Mais au-delà de cette époque, illustrée par les noms d'Henry Poulaille, Eugène Dabit, Louis Guilloux, Michel Ragon nous offre un panorama de l'expression populaire dans la littérature du Moyen Age à nos jours.
Chansons de métiers, littérature de colportage, poésie populaire, socialisme romantique : ces continents perdus de notre culture, souvent méprisés, revivent dans ces pages illustrées d'abondantes citations. Adam Billaut, Vadé, Restif de la Bretonne, Jules Michelet, Béranger, Eugène Pottier, Panaït Istrati, Jean Giono, Louis Calaferte ou Bernard Clavel, autant d'écrivains qui reprennent place dans une tradition marquée par des courants, des écoles, des filiations, et aussi des enjeux sociaux et politiques.
Publié pour la première fois en 1974, ce classique rend hommage à une part injustement marginalisée de notre histoire littéraire.
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Confronter l'homme et les villes, c'est s'apercevoir que l'homme n'a cessé d'être fasciné par les villes, utopiques lieux de toutes les libertés mais qu'en même temps ces cités sont l'émanation d'un pouvoir qui devient vite tyrannie. Produit de l'Histoire et lieux où se fait l'Histoire, les villes sont à la fois le territoire de l'aliénation et de la permissivité. De Sumer aux rêves des futurologues, chaque chapitre de ce livre représente une étape dans l'analyse des grands phénomènes idéologiques que reflètent symboliquement les cités dans la forme de leurs architectures comme dans le dessin de leurs plans.
Toutes les villes, depuis les premières nées il y a cinq mille ans en Mésopotamie, et dont il ne reste que des ruines, jusqu'à nos villes neuves nées de l'industrie et du commerce, ont suscité tour à tour l'espoir, le dégoût et la haine. Peut-être cela provient-il seulement de ce qu'elles restent toujours un mirage. La ville pétrifie des rêves, incarne des idées, concrétise des fantasmes collectifs. Son instabilité est aussi gage de sa vitalité. Sans cesse la ville bouge, se transforme, se métamorphose. Rien ne ressemble plus à un être vivant que ce corps de pierre. -
À travers le destin exemplaire de cinq jeunes agriculteurs d´aujourd´hui, Michel Ragon nous plonge dans le drame de nos campagnes écrasées, mises au carré, laminées par les eurocrates, les ingénieurs, les banques, les énarques parisiens... Il nous dit la fin des Dochâgne au terme d´une histoire paysanne magistralement commencée avec Les Mouchoirs rouges de Cholet ; la fin d´un monde, d´une harmonie avec la nature ; la fin d´un certain humanisme qui casse devant la brutalité, souvent absurde, de la technocratie et de l´industrialisation à outrance.
Récit d´une fin mais aussi cri de révolte pour que la terre ne meure pas.
Ce roman nous montre comment les histoires individuelles se brisent sur les cataclysmes d´une époque, comment un sentiment poignant de révolte, de désolation, de fureur monte, comment « la mémoire des vaincus » survit à tout, jusqu´au plus fol espoir. Toujours les coquelicots reviendront. Michel Ragon s´engage en grand romancier dans les tourments de cette fin de siècle pour mieux témoigner de son temps.
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1832 : des chouans surgissent une nouvelle fois dans l´Ouest. Cette cinquième guerre de Vendée, suscitée par la folle équipée de la duchesse de Berry et par un quarteron de hobereaux, ne durera que trois jours.
Qu´advint-il de tous ces gueux, braconniers ou tisserands, paysans ou chômeurs, lorsqu´ils furent abandonnés par ceux qui les avaient poussés à prendre les armes ? Comment se cachèrent-ils de longues années dans les forêts pourchassés comme des loups par les sbires du dernier roi des Français : Louis-Philippe ?
C´est sur ce fond historique mal connu que Michel Ragon nous donne, après Les Mouchoirs rouges de Cholet, ce grand roman des soldats perdus de la chouannerie.
Il y évoque avec puissance les temps de la clandestinité et de la violence, de la répression et de la vengeance. Des personnages inoubliables tissent cette histoire singulière autour d´un couple de hors-la-loi : Louison, la Louve, impressionnante figure de femme, et Tête-de-loup, le braconnier, fils des Dochâgne.
Michel Ragon qui sait tellement bien retrouver les chemins de la mémoire populaire et de l´évocation historique juste nous donne aussi avec La Louve de Mervent un vrai roman de la forêt, sensuel et merveilleux où la vie quotidienne se mêle à l´épopée, le fantastique au réel et l´amour à la révolte.
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L'une des énigmes de l'enfance de Michel Ragon, l'auteur des célèbres Mouchoirs rouges de Cholet, fut Odette, la petite Cambodgienne que son père, sous-off de la coloniale, avait ramenée d'Indochine. Parti à la recherche de l'identité de cette soeeur venue d'Asie, Michel Ragon redécouvre aussi son père, sa vie...
« Ma soeur aux yeux d'Asie, c'est en fond de décor l'Indochine d'avant 1914, colonie du mou, du visqueux, de la fièvre et des moustiques, colonie des congaïs que l'on achète et que l'on abandonne en leur enlevant leur enfant...
C'est aussi l'opposition de deux cultures qui, dans le métissage, dégénère en tragédie.
C'est l'histoire d'un paysan français qui débarque en 1909 en Cochinchine en vainqueur (vainqueur de sa propre misère) et qui peu à peu sera vampirisé par l'Asie; et que l'on verra, la retraite venue, quitter un jour sa tribu paysanne retrouvée pour emmener par la main sa petite fille métisse voir le temple d'Angkor reconstitué à Paris, dans la fabuleuse Exposition coloniale de 1931. Mais ceci, c'est tout un roman. » Michel Ragon
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De 1948 à 1960, Michel Ragon a été l'ami intime de Jean-Michel Atlan. Il a consacré à celui qui était son aîné de onze ans de très nombreux articles et plusieurs livres. Toutes ces publications sont depuis longtemps introuvables.
C'est pourquoi les éditions Galilée ont réuni dans ce volume les principaux textes de Michel Ragon consacrés à Atlan. Notamment, dans leur intégralité, L'Architecte et le magicien, publié en 1953 par J. Rougerie et la monographie sur Atlan parue en 1962 aux éditions Georges Fall.
Une dizaine de lettres inédites d'Atlan, où celui-ci s'explique sur son travail, ses recherches, ses aspirations, complètent utilement ce livre de l'amitié, ainsi que des documents d'archives (photos, couvertures de revues et de livres, etc.).
À la fois livre d'un témoin et jalons d'un historien d'art, cet ouvrage arrive opportunément à un moment où l'oeuvre d'Atlan intrigue et captive un nombre de plus en plus considérable d'amateurs d'art.
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Karl Appel, né à Amsterdam en 1921, a été l'un des fondateurs et des animateurs du mouvement Cobra de 1948 à 1951, puis à Paris l'un des artistes privilégiés dans les groupes de Michel Tapié, sous le vocable de « l'art autre » de 1952 à 1957. Appel est l'un des artistes les plus typiques et les plus talentueux des années 1950. Son dynamisme, sa faculté de renouvellement, sa fécondité, son originalité, n'ont cessé depuis de le porter à la pointe de l'actualité internationale.
Michel Ragon, collaborateur de la revue Cobra dès son premier numéro, ami de jeunesse d'Appel, fait à la fois ici oeuvre d'historien et de mémorialiste, appuyant ses propos de nombreux documents (manifestes, tracts, préfaces) et de lettres inédites de Christian Dotremont et de Asger Jorn. Ses souvenirs sur Cobra éclairent d'un jour nouveau l'histoire d'un moment capital de l'art moderne. Cet ouvrage a encore la particularité de donner une place importante aux travaux d'adolescence et de jeunesse de Karel Appel, montrant que l'artiste anticipait déjà sur ce que serait le « style » de Cobra.
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L'espace de la mort - essai sur l'architecture, la decoration et l'urbanisme funeraires
Michel Ragon
- Albin Michel
- 1 Avril 1981
- 9782226010957
Si les dernières années ont vu paraître de nombreux livres sur l´histoire et la sociologie de la mort, il n´existait aucun ouvrage récent sur l´architecture, la décoration et l´urbanisme funéraires. Michel Ragon s´est colleté avec ce thème immense durant une dizaine d´années.
Dans L´Espace de la mort, il nous montre le tombeau comme une seconde maison et le cimetière comme un double idéalisé de la ville. Du cimetière antique bordant les grandes routes au cimetière médiéval entourant l´église, Michel Ragon nous conduit aux cimetières naturistes du XVIIIe siècle, aux cimetièresmusées du XIXe siècle puis aux cimetières modernes s´identifiant de plus en plus aux « grands ensembles ».
Les chapitres les plus étonnants sont sans doute ceux qui ont trait au fonctionnalisme et à la mort : du bouleversement des cultes funéraires pendant la Révolution française aux projets de déportation des morts parisiens d´Haussmann, à l´économie radicale du terrain par l´incinération, aux gares funéraires et aux actuels hôpitaux-mouroirs climatisés.
Mais L´Espace de la mort est aussi, fatalement, une histoire des coutumes funéraires de tous les temps et de tous les pays. Avec les implications sociologiques, politiques, métaphysiques que cela entraîne. Décors funèbres, architectures de l´Au-delà (chez Dante, Swedenborg, etc.), supplices-spectacles sur la place du Martroi, poétique des tombeaux au XVIIIe siècle; culte du coeur, des os et des reliques; embaumements et momifications; revenants (l´âme errante, sans maison); mobilier funéraire, monuments aux morts...
Michel Ragon nous donne un livre surprenant, foisonnant mais rigoureux, qui est une véritable encyclopédie de « l´espace de la mort ».
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Atlan, Dubuffet, Fautrier, Poliakoff, Chaissac, Hartung. Six artistes majeurs dont on peut admirer les oeuvres dans tous les grands musées du monde. Michel Ragon a connu leurs débuts, leurs années de dèche, d'incompréhension, de rejet par toutes les institutions qui, aujourd'hui, les honorent. Auteur de la première étude sur Gaston Chaissac en 1946, ami intime d'Hartung, biographe d'Atlan, de Poliakoff, de Fautrier, de Dubuffet, Michel Ragon raconte cinquante ans plus tard, et alors que ces six artistes devenus illustres nous ont quittés, le difficile parcours qui fut le leur après la Seconde Guerre mondiale.
Alliant la précision de l'histoire de l'art à l'émotion du romancier, Le Regard et la Mémoire offre un ensemble de témoignages inédits, reconstituant de surcroît tout un pan de la vie artistique parisienne dans les années 50.
Du même auteur, chez Albin Michel : Dictionnaire de l'anarchie.
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Gibus et crinolines, lionnes voraces exténuant les princes, cris retentissants du peuple qui s´émancipe... Le Paris du Second Empire que nous narre Michel Ragon est celui des métamorphoses et des révolutions. C´est le Paris éventré des grands boulevards, des entreprises pharaoniques d´Haussmann, du règne de la banque et du commerce, qui sent pourtant gronder la classe ouvrière et s´affirmer le socialisme utopique.
De ce chaos émerge la figure d´Hector, fils d´ouvrier devenu architecte. Il a pour ami Courbet et pour idole Proudhon, élabore des projets fous, de métal et de verre, pour une ville idéale à l´image de la société nouvelle que tout le monde espère.
Dans la veine des Mouchoirs rouges de Cholet et de La Mémoire des vaincus, Michel Ragon poursuit son oeuvre romanesque, mêlant, comme lui seul sait le faire, la précision historique à l´enthousiasme romantique. Roman de l´utopie et de son échec face à l´argent-roi, roman d´amour entre un génie incompris et l´inoubliable Julie, sortie des ruisseaux de la plaine Monceau et qui devient, pour les venger tous les deux, une terrible courtisane destructrice.
Fresque passionnante de vingt-cinq ans d´Histoire, Un si bel espoir est aussi le portrait d´une époque et d´un homme épris de liberté.