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PIERRE GIRARD
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Jackson, Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour défendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s'occuper des enfants mais pas d'utiliser les toilettes de la maison. Quand deux domestiques, aidées par une journaliste, décident de raconter leur vie au service des Blancs dans un livre, elles ne se doutent pas que la petite histoire s'apprête à rejoindre la grande, et que leur vie ne sera plus jamais la même. Passionnant de bout en bout, "La Couleur des sentiments" a bouleversé l'Amérique et déjà conquis plus de deux millions de lecteurs, parmi lesquels un certain Steven Spielberg.
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À treize ans, Jenna est bien décidée à retrouver sa mère, disparue quand elle en avait trois. Elle se met à relire le journal de bord de cette scientifique qui étudiait le deuil chez les éléphants et cherche de l'aide : elle s'adjoint ainsi les services d'une voyante qui prétend être en lien avec l'au-delà et de l'inspecteur qui avait suivi l'enquête à l'époque. Un roman aussi émouvant qu'haletant, qui nous fait croire à l'impossible.
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Chair de poule Tome 5 : le masque hanté
R. L. Stine
- Bayard Jeunesse
- Chair De Poule
- 27 Septembre 2023
- 9791036357497
"Celui-là fera l'affaire", pense Carolyn en choisissant pour la fête de Halloween le masque le plus horrible dans la boutique de farces et attrapes. Mais pourquoi une fois posé sur son visage, le masque s'anime-t-il tout à coup ?
Pourquoi la voix de Carolyn devient-elle soudain grave et menaçante ? -
L'Inspecteur commençait à juger Mrs Olivier fort injustement et son impression était fortifiée par une vague odeur de cognac. A leur retour dans la maison, Hercule Poirot avait tenu à faire absorber ce remède à sa vieille amie. Elle devina ce que pensait Bland et déclara aussitôt : Je suis pas folle et je ne suis pas ivre, mais probablement cet individu qui affirme que je bois comme un trou vous a convaincu. -Quel individu ? demanda le policier qui passait du jardinier en second à ce personnage anonyme et n'y comprenait plus rien. -Il a des taches de rousseur et l'accent du Yorkshire, répondit Mrs. Olivier. Mais, je le répète, je ne suis ni ivre ni folle. je suis bouleversée. Absolument bouleversée, conclut-elle avec force.
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Durant l'été 1920, deux rescapés de la Première Guerre mondiale, Tom Birkin et Charles Moon, se retrouvent au coeur de la campagne anglaise. Tandis que le premier restaure une fresque médiévale, le second, archéologue, a installé sa tente dans le champ voisin, où il creuse des tranchées, à la recherche de la tombe disparue d'un notable local. Plus de cinquante ans plus tard, Tom Birkin convoque ses souvenirs - la splendeur des lieux, la beauté de la femme du pasteur, et ses discussions avec Charles. Les blessures de la guerre laissent alors peu à peu place à la contemplation.
Paru en 1980, ce roman de J. L. Carr, couronné du Guardian Fiction Prize et sélectionné pour le Booker Prize, est un merveilleux hommage au pays qui l'a vu naître, mêlant nostalgie et humour. -
Deux trains roulant à même vitesse semblent faire la course sur des voies parallèles. Soudain, par la fenêtre du compartiment voisin, Mme McGillicudy aperçoit un homme de dos en train d'étrangler une femme. Mais son train ralentit et la vision disparaît dans le lointain...En l'absence de corps et d'autres témoins, Mme McGillicudy, qui n'est pourtant pas sujette aux hallucinations, aura beaucoup de mal à convaincre la police qu'un meurtre a bien eu lieu dans le train de 16h50. Une seule personne pourrait l'aider, Miss Marple...
Traduit de l'anglais par Pierre Girard -
Ce formidable roman qui a marqué son époque - au point que le monde anglophone a fêté en 2008 le cinquantenaire de sa parution - a immédiatement inscrit Chinua Achebe (1930-2013) au rang des écrivains d'Afrique les plus lus et étudiés. Riche et dense, il brasse des thèmes tels que la destruction de la vie tribale à la fin du XIXe siècle à la suite de l'arrivée des Européens, la conversion au christianisme, la vie quotidienne des femmes et des enfants d'un village de forêt...
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En cette fin de xviiie siècle, haïti est une contrée rongée par la malaria, hantée par la violence qui a marqué sa colonisation, déchirée entre les intérêts contradictoires de ses races (mulâtres, blancs, noirs déportés d'afrique) et de ses classes (propriétaires et négociants, prêtres et soldats, affranchis et esclaves).
Sur fond de plantations incendiées et de tumulte révolutionnaire, le légendaire toussaint-louverture, esclave africain de la deuxième génération, tout autant résolu à résister aux excès de la masse qu'à mettre fin à la domination française en haïti, se prépare à devenir le héros d'une rébellion inconcevable de violence... finaliste au national book award 1995 et au pen/faulkner award 1996, ce roman saisissant de réalisme et de puissance dans l'évocation tragique constitue le premier tome d'une trilogie consacrée à la révolte des esclaves en haïti et plus largement à la question de la haine raciale.
Le deuxième volet, le maître des carrefours, sort simultanément chez actes sud.
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Enza et Ciro ont grandi dans des villages de montagne à quelques kilomètres l'un de l'autre, mais ils se rencontrent pour la première fois, en ce début du vingtième siècle, dans le paysage grandiose des Alpes italiennes. Ciro, pour avoir découvert le comportement scandaleux du prêtre de la paroisse, est banni de son village et envoyé précipitamment à New York pour être apprenti chez un cordonnier dans le quartier de Little Italy. Enza, dont la famille est frappée par la misère, doit s'exiler à son tour pour assurer l'avenir des siens.
Tandis que Ciro apprend le métier de cordonnier, Enza travaille en usine, jusqu'au moment où le hasard les réunit aux États-Unis. Mais il est trop tard : la Première Guerre mondiale vient d'éclater et Ciro s'est engagé pour aller se battre en Europe tandis qu'Enza, qui entame une brillante carrière de costumière au Metropolitan Opera, est emportée dans un tourbillon de vie mondaine dans le sillage du grand chanteur Enrico Caruso.
Des riches demeures de Carnegie Hill aux ruelles de Little Italy en passant par les faubourgs ouvriers et les vastes plaines du Minnesota, les deux amants vont se retrouver et se perdre jusqu'à ce que la force de leur amour s'impose et change à jamais leur existence.
Adriana Trigani était faite pour raconter cette histoire directement inspirée par celle de sa famille, à travers trois générations de personnages inoubliables portés par l'amour, le sens de la famille et de la tradition et la volonté de se forger un destin. Avec La femme du cordonnier, elle nous offre un nouveau chef d'oeuvre.
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Stockton, Californie, à la fin des années 50. Billy Tully aurait-il percé dans la boxe, si une défaite lors d'un combat pipé n'avait tout fait dérailler ? Il se laisse aller, perd sa femme, puis sombre pour de bon. Seul, logé dans un hôtel miteux, il survit en se vendant comme journalier. Le reste du temps il boit, beaucoup. Un soir la conversation s'engage avec sa voisine de comptoir, Oma, une forte personnalité et une femme perdue...
Au même moment, le jeune et volontaire Ernie Munger, quand il ne courtise pas son amie Faye, commence à s'entraîner dur à la salle de boxe en vue de son premier combat. Réussira-t-il là où Billy Tully a échoué ? Ou son histoire répétera-t-elle, par l'enchaînement des mêmes causes et conséquences, celle de Tully ?
Encensé par Joyce Carol Oates ou Joan Didion, Fat City est l'un des romans américains les plus beaux et les plus noirs du dernier demi-siècle - et l'unique livre de son auteur.
Leonard Gardner, lui-même ancien boxeur, l'a publié en 1969, à trente-six ans. Lauréat du National Book Award, adapté au cinéma par John Huston, Fat City a été un succès. Quand on lui demande pourquoi il n'a plus rien écrit après Fat City, Leonard Gardner répond :
"C'est la seule histoire que j'avais à raconter." -
Dans un train doublant celui où elle a pris place, une vieille dame voit un homme étrangler une femme...
Le contrôleur ni le chef de gare ne prennent très au sérieux sa déposition. D'autant qu'il n'y a pas de cadavre...
Miss Marple, alertée, refera dans les deux sens le trajet du fameux train ; elle saura repérer le seul endroit où l'on a pu se débarrasser du corps, s'intéressera de très près à la propriété voisine, y introduira comme soubrette une jeune amie à elle...
C'est là que nous découvrirons, autour d'un père despotique et atrabilaire, une bien étrange famille et, dans le musée familial, un sarcophage ancien contenant un corps bien trop récent...
La police peut commencer son enquête...
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Lorsqu'un chauffard un jour le renverse, Devlin ne souffle mot de l'accident.
Et quand, peu de temps après, une femme tombe sous une balle perdue lors d'une fusillade de rue, il se surprend à kidnapper le bébé de la victime. Pourquoi ? Lui-même l'ignore.
Devlin est psychologue pour enfants et pratique le taekwondo. Pour sortir de son malaise, il se lance dans une " aventure " exaltante mais désespérée : ouvrir une école qui enseignera cet art martial au coeur de Baltimore, dans l'un des quartiers noirs les plus défavorisés de la ville.
Ses élèves sont de jeunes Noirs, membres de gangs rivaux, vendeurs de crack à la gâchette facile. Ils sont animés d'une violence aveugle que Devlin voudrait à lui seul éradiquer grâce à la maîtrise de soi que confère la discipline propre aux arts martiaux. Un moment, il réussit à faire de son " dojo " un sanctuaire d'où sont bannis le bruit et la fureur du monde extérieur - mais l'embellie ne dure guère.
En un fatal décompte, le roman dessine, à travers les voix très individualisées de ses protagonistes, deux mondes en train de se défaire : le monde blanc que corrode la dépression individuelle et le monde noir en proie à la dépression collective.
Des dix Indiens, il n'en restera qu'un : personne ne peut sauver le monde.
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Kathryn Dance, agent spécial et spécialiste du langage du corps, a décidé de profiter de ses vacances pour rendre visite à son amie Kayleigh Towne. Jeune étoile montante de la musique country, cette dernière prépare un concert dans sa ville natale, en Californie. Cependant, lors de leurs retrouvailles, ce n'est pas la star épanouie de ses souvenirs qui lui fait face, mais une femme effrayée. Depuis un moment, Kayleigh se sent épiée, suivie. Quelqu'un ne cesse de la harceler, convaincu que son titre phare lui est adressé. À quelques jours du concert, lorsque l'un de ses collaborateurs se fait assassiner, il devient clair que la vie de Kayleigh est en danger. Kathryn Dance met alors tout en oeuvre pour arrêter ce harceleur.
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La vieille Camaro marron volée par Charlie renâclait dans le froid en tournant au ralenti sur une place de parking, non loin du coffee shop. L'haleine de Macrae s'échappait par la vitre à peine entrouverte côté passager. Il avait la gorge trop serrée pour boire ou avaler quoi que ce soit, et parlait avec difficulté.
- Ils sont en retard, dit-il, la voix rauque, en tambourinant sur le revêtement en plastique craquelé du tableau de bord.
Il se retourna, et son regard passa sans s'arrêter sur Porter au volant, les yeux braqués sur le parking désert. Charlie, assis sur la banquette arrière, les genoux écartés et un fusil coincé entre sa cuisse et la portière, buvait son café à grandes lampées joyeuses. Il fit un clin d'ceil à Macrae et lui tendit le carton de beignets.
Macrae repoussa le carton.
- Où ils sont passés ? dit-il.
Il regarda vers l'avant. L'horloge de la banque clignotait au passage des secondes. Macrae suivait avec son pouce la rainure du viseur du calibre 22 posé en travers de ses genoux.
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après " le soulèvement des âmes " et " le maître des carrefours ", madison smartt bell livre, en guise de dénouement à l'ample trilogie qu'il a consacrée à l'histoire d'haïti, le dernier chapitre de la vie de toussaint-louverture, légendaire meneur de l'unique révolution d'esclaves réussie de l'histoire.
en 1791 commençait, avec le soulèvement d'un groupe d'esclaves africains contre leurs maîtres blancs dans la colonie française de saint-domingue, ce qu'on appellerait un jour la révolution haïtienne. dès 1793, toussaint s'impose comme le meneur de la révolte, se révélant aussi habile en matière politique qu'il l'est sur le champ de bataille. en 1801, il est parvenu à restaurer la stabilité sur un territoire ravagé par la guerre, tout en invitant les planteurs blancs exilés, dont les compétences sont plus que jamais requises, à venir récupérer leurs terres.
les conditions de l'avènement d'une société fondée sur la liberté, l'égalité effective et la fraternité entre blancs, noirs et mulâtres sont, semble-t-il, réunies. mais l'adoption d'une nouvelle constitution, prévoyant d'abolir l'esclavage et de nommer toussaint-louverture gouverneur à vie, incite napoléon à envoyer ses troupes pour regagner le contrôle de l'île. " la pierre du bâtisseur " couvre la dernière période du destin de toussaint-louverture.
madison smartt bell y dresse un tableau passionnant - et remarquable de précision - d'une société nouvelle s'extirpant peu à peu de la chrysalide révolutionnaire, et expose la vision qui poussa toussaint à vouloir créer une société fondée sur des principes et un idéal, aussi bien que les terribles compromis qu'il fut contraint d'accepter pour la préserver. magnifique tableau des forces vitales de tout un peuple en marche vers la libération et la modernité, la trilogie haïtienne de madison smartt bell est une fantastique réussite, la bouleversante chronique d'événements exceptionnels et riches d'enseignements quant aux combats de notre temps.
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Mason est écrivain mais il tire le diable par la queue. En plus de ça, il boit et sniffe de la coke. Pour purger ses dettes, il décide de se faire nègre et d'aider les suicidaires en mal d'inspiration à écrire leurs lettres d'adieu...
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De l'initiation sexuelle et criminelle dispensée par les sectes «mansoniennes» à la fin des années 1960, à la réactivation, chez l'une de leurs anciennes adeptes, d'une fascination pour la destruction au moment de l'effondrement des tours du World Trade Center, une variation sur les séductions de la dépravation et de la barbarie, où Madison Smartt Bell, à travers le personnage d'une Médée des temps modernes, convoque les mythes archaïques ayant fait le lit des cultes dionysiaques, pour, entre «terreur et pitié», cartographier, au temps présent, les ténébreux enfers de la souffrance quand celle-ci se mue en extase de la catastrophe.
Une mise en abyme nécessaire à l'heure où la violence tend à modifier les facultés de représentation dont toute civilisation est tributaire. Après sa journée de travail dans un casino planté en lisière du désert du Nevada, où elle côtoie les desperados du jeu et quelques tueurs à gages occasionnels qu'elle méprise, Mae a pour habitude, une fois sa passion pour les viandes outrageusement saignantes assouvie, de regagner sa caravane.
D'où elle ressort, fusil en main, afin de se livrer à de nocturnes équipées solitaires dans les paysages désolés et peuplés de coyotes qui forment son environnement immédiat. Depuis la récente attaque contre le World Trade Center, s'est cependant substitué à ce «passe-temps» le visionnage compulsif de vidéos du désastre, Mae ayant reconnu sur l'une d'entre elles le visage convulsé de Laurel, son amour de jeunesse, perdue de vue depuis trente ans.
Sur l'incandescente histoire d'amour qui a jadis lié les deux jeunes femmes et sur les expériences extrêmes qu'elles ont partagées au sein d'une secte à la fin des années 1960, Mae, s'adressant au lecteur comme depuis les Enfers, a édifié un mythe aussi personnel que définitif : elle se perçoit comme la descendante en ligne directe d'un culte dionysiaque dont la secte n'a jamais constitué qu'un avatar.
En s'imprégnant de souffrance puis en infligeant cette souffrance à autrui (comme elles le firent jadis sous la férule de D., leur gourou) - dit-elle à Laurel qu'elle a enfin réussi à joindre par téléphone - toutes deux se sont à jamais séparées de leur semblables. Mais de tels propos n'atteignent plus une Laurel devenue mère, qui enseigne dans une école privée de New York et a tiré un trait définitif sur ce passé. Face au déni de sa bien-aimée et complice d'autrefois, au fil de scènes troublantes d'intensité et de cruauté, aux limites de l'onirisme, Mae se souvient : après avoir passionnément étanché l'une avec l'autre les pulsions homosexuelles qu'elles se sont découvertes, les deux jeunes femmes ont été les victimes plus ou moins consentantes d'abus sexuels ritualisés au sein d'un groupe fédéré tant par D., le gourou, que par la figure charismatique de O., un musicien révéré par tous les membres de la secte, féminins comme masculins.
Jalousie, affects délirants, états seconds et rapports de pouvoir aidant, Mae et Laurel, mettant à contribution les enseignements sanguinaires et orgiaques prodigués par D. à coups de manipulation sexuelle, de télépathie et de substances hallucinogènes diverses, ne tardent pas à rentabiliser l'expérience pour leur propre compte en recourant à une pratique toujours plus décomplexée de la violence - avant de s'entre-déchirer et de mettre en pièces leur propre «association».
La folle insistance de Mae, son fol amour, conduisent bientôt Laurel, qui n'a pas perdu tous ses réflexes d'antan, à mandater un tueur à gages pour éliminer son ancienne compagne. Traquée, Mae abat son poursuivant et s'enfuit dans l'intention de provoquer l'ultime face-à-face avec Laurel, dans les parages de Ground Zero. Dans cette variation très personnelle sur les cultes dionysiaques, Madison Smartt Bell réactive et reconfigure une mythologie plus récente : celle qui accompagna le parcours, de sinistre mémoire, de la «famille Manson» (lequel culmina avec la barbarie de l'assassinat perpétré sur la personne de l'actrice Sharon Tate, épouse de Roman Polanski, alors enceinte d'un enfant, ainsi que sur quatre autres victimes).
Portant un regard pénétrant sur le statut de la violence aux Etats-Unis - sur le plan collectif comme individuel - l'écrivain crée, avec Mae, un personnage d'une complexité puissamment inédite, dont le rêve de sanctuaire amoureux aux allures de cauchemar se structure autour de failles psychiques béantes, et d'une aliénation par la souffrance qui l'a radicalement marginalisée et chez qui les images du 11 Septembre exercent un pouvoir de fascination fondé sur un érotisme du carnage et du cataclysme.
Depuis son tout premier roman The Washington Square Ensemble (publié en 1983 et inédit en français), Madison Smartt Bell explore la nature de la violence et les séductions de l'anarchie. Son oeuvre regorge de personnages d'outsiders et de nihilistes qui incarnent une implacable méditation sur le Mal, laquelle trouve sans doute son aboutissement romanesque avec le personnage de Mae. Au fil de La Couleur de la nuit, Madison Smartt Bell sonde en effet les profondeurs empoisonnées où l'Eros se soutient de la souffrance d'autrui.
En explorant une aspiration récurrente de l'homme à se délivrer de sa conscience, à appartenir à un groupe et à suivre des «leaders» susceptibles de sanctifier jusqu'à la dépravation, il met l'accent sur une archaïque propension (bien avant Charles Manson ou les attentats-suicides) à s'adonner à l'ivresse et à la barbarie ritualisées, sous les espèces de cultes mystérieux. De Médée à Orphée, d'Euridyce aux Ménades, le roman convoque, sous d'autres noms et d'autres cieux, les éternels voyageurs au pays du chaos et de la mort, où la destruction crée l'extase et où l'illusion façonne l'enfer au sein d'une fable impressionnante qui parlera aux lecteurs de James Ellroy et de Cormac McCarthy.
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C'est l'été à Great Minden : la journée promet d'être longue et torride tandis que le village se prépare à célébrer dignement sa fête annuelle. Ce n'est pourtant nullement dans l'intention de s'associer à la liesse populaire que Peplow, paisible employé de banque, a fait le voyage depuis Londres, mais pour abattre le chauffard qui a tué son fils. Sur le chemin de sa vengeance, Peplow rencontre à Great Minden deux de ses anciens compagnons de guerre dont la présence pourrait bien compromettre son entreprise...
Entrecroisant, dans les rues pavoisées de la petite ville, les destins de personnages très britanniques sur le mode d'un thriller tragi-comique, J. L. Carr dépeint avec une intelligence désabusée, mâtinée d'une virtuosité tout "hitchcockienne", la tragédie des vies quotidiennes et les conséquences inévitables de la folie des hommes.
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Le maître des carrefours
Madison Smartt bell
- Actes Sud
- Romans, Nouvelles, Recits
- 1 Mai 2004
- 9782742746392
Après Le Soulèvement des âmes (Actes Sud, 1996), ce deuxième volume de l'ample trilogie romanesque consacrée à Haïti par Madison Smartt Bell met en scène le tournant majeur que connut, sous l'héroïque égide de Toussaint-Louverture, l'histoire d'une île dont l'accès à l'indépendance, en 1804, constitue, à l'instar de la Révolution française, un moment fondamental dans l'histoire de la modernité et des libertés.
Lorsque la France déclare l'abolition de l'esclavage, Toussaint, le général noir, change de camp et attaque sur deux fronts - anglais et espagnol. S'ensuit une guerre civile entre Noirs et Mulâtres. Toussaint négocie ses manoeuvres à la perfection, tire parti des diverses alliances, compose avec les chefs militaires et autres représentants de la France sur l'île, et son pouvoir s'étend de manière fulgurante.
Sa force ? La maîtrise des "carrefours" entre nations et races. Son voeu le plus cher ? Ouvrir les portes d'un avenir meilleur au peuple de Saint-Domingue, étendre à toutes les races la liberté universelle et les droits de l'homme prônés par la France et les Etats-Unis. Emouvant et tragique - tout à la fois héros et traître, esclave et général, criminel et père de famille, païen et catholique - l'homme est imprévisible et redoutablement efficace.
Au fil de l'exemplaire trajectoire de Toussaint-Louverture combattant pour l'émancipation de tout un peuple, que Madison Smartt Bell incarne dans d'inoubliables personnages, ce puissant roman historique en forme d'accablante dénonciation de la haine raciale narre l'éternelle et bouleversante épopée d'une humanité condamnée à frayer au prix du sang les chemins de sa liberté.
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La « Kill List » : le secret le mieux gardé du gouvernement américain. Les noms de tous ceux qui menacent la sécurité du monde.
Le Prédicateur : l'ennemi public n° 1. Un fanatique islamiste qui incite les jeunes musulmans à tuer des personnalités occidentales de premier plan.
Le Traqueur : ex-US Marine, un des agents antiterroristes les plus redoutables des États-Unis.
Alors qu'une vague de massacres déferle sur l'Occident, ordre est donné d'éliminer le Prédicateur. Mais comment arrêter une ombre ?
Une étonnante résonance avec le monde contemporain. Chaque page paraît inspirée de l'actualité récente au Moyen-Orient. Étienne de Montety, Le Figaro littéraire.
Mêlant géopolitique et action, un divertissement trépidant. Baptiste Liger, Lire.
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Dans les années 1970, Ave Maria mène une existence tranquille à Big Stone Gap, petite ville nichée dans les Blue Mountains de Virginie, où elle exerce le métier de pharmacienne. Célibataire de 35 ans, autoproclamée vieille fille de la ville, elle passe le plus clair de son temps à emprunter des livres à la Bookmobile de son amie Iva Lou. Jusqu'au jour où sa mère décède. En deuil, Ave Maria réalise qu'il est temps de prendre sa vie en main. Dès lors, elle peut compter sur le soutien de ses amis : le beau Théodore, le timide Jack, et la fantasque Iva Lou.
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Le nouveau roman de Peter Carey fait dialoguer deux voix et deux destins. Séparés par plus d'un siècle, deux êtres fous d'amour et de chagrin poursuivent le même but : alors qu'en 1854, Henry Brandling cherche un horloger capable de construire un jouet mécanique qui guérira son fils, en 2010 Catherine Gehrig affronte la mort de son amant secret en restaurant le même automate. Reliés par des carnets (que l'un écrit et que l'autre lit) et par leurs interrogations sur la mort, l'amour et la technique, ces deux personnages émouvants découvrent progressivement que ce jouet mécanique recèle des mystères bien plus grands.
La Chimie des larmes est un grand roman sur la force créatrice et sa participation à notre capacité de résilience.
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Parce qu'il a reçu un appel inquiétant de sa fille partie faire des études en Angleterre, l'inspecteur Jian, qui n'a jamais quitté les confins sibériens de la Chine, se lance à sa recherche, à titre personnel, dans un pays dont il ne connaît ni la langue ni les usages. Jian est partisan de méthodes bien à lui quand il s'agit d'affronter des criminels, fussent-ils européens, vicieux et membres de gangs se livrant au trafic d'êtres humains comme s'il s'agissait de bétail. Et qu'importe si dans son sillage il sème le chaos. Ding Ming, qui a rallié clandestinement l'Angleterre, où il est employé au ramassage des coquillages, recherche sa femme, retenue par les passeurs qui réclament leur dû. Il croit encore au mirage de la Montagne d'Or, respecte la police mais ne peut y faire appel. Sur Jian, dont il va croiser la route et dont il a besoin, il a un avantage : il parle anglais. Partant des sinistres faits divers que furent la découverte de plus de cinquante morts dans un camion transportant des immigrants chinois et la noyade de plusieurs clandestins employés au ramassage des coquillages dans la baie de Morecombe, Simon Lewis adopte la démarche opposée à celle des écrivains qui font voyager de par le monde leurs inspecteurs occidentaux, et signe un excellent thriller, levant le voile sur un commerce sordide, plus lucratif que celui de la drogue : l'exploitation des migrants, à l'abri des paisibles villages de la douce campagne britannique.
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Grenier de bolton lovehart (le)
Penn Warren Robert
- Rouergue
- Nouvelles Du Monde
- 1 Septembre 2004
- 9782841565962
Par un après-midi de juin 1788 ou 1789, un trappeur d'aventure dénommé Lem Lovehart, vêtu d'une culotte de peau, de la veste de daim à franges des hommes de la Frontière et d'un bonnet de fourrure, s'arrêta près d'une rivière. C'est là, au fin fond du Tennessee, que s'élèverait Bardsville, une petite ville avec juste ce qu'il faut de légendes rafistolées et de héros en carton-pâte pour justifier des vies sans but et sans importance. C'est là qu'un siècle plus tard naîtrait et grandirait son arrière-petit-fils Bolton Lovehart, de service du dimanche en lectures de la bible. Puis. un beau jour, quand il aurait seize ans, le cirque viendrait à Bardsville. Quand il repartirait, Bolton Lovehart repartirait avec lui. Plus tard, alors qu'on le croirait en train d'écrire un livre sur l'histoire de Bardsville, il se mettrait à construire un cirque, dans le grenier. Puis il passerait à autre chose, continuerait de vivre, année après année, comme on vit lorsqu'on sait que dans le fond il n'y a que ça à faire. Vivre jusqu'à ce que la boucle soit bouclée, faire trois petits tours et puis s'en aller, rejoindre le cirque du grenier.