En 1994, les Presses universitaires de Princeton publient un ouvrage intitulé Geneva, Zurich, Basel : History, Culture & National Identity. On demande à Nicolas Bouvier de s'occuper du chapitre sur Genève ; il écrit dix pages dans lesquelles il aborde avec lucidité et non sans humour ce qui a fait la spécificité de la ville, tout comme les grands noms qui ont marqué son histoire. En commençant par la guerre des Gaules, il fait la part belle à tous les "grands thèmes genevois" : rigueur du protestantisme calviniste, banques, pédagogie, botanique, humanitaire...
On y découvre le double visage d'une République qui, au fil des siècles, a tantôt recueilli quelques-unes des plus grandes personnalités étrangères, tantôt rejeté ses plus illustres penseurs ; une République qui, parce qu'elle a toujours été prise dans l'étau de puissances adverses et parfois hostiles, a su se façonner une identité propre ; et où les sciences ont pu trouver un terrain de développement favorable alors même que les arts sont souvent restés en rade.
Sans complaisance mais avec une évidente affection pour sa ville natale,
Première Partie.
Incipit Hitler (Extraits).
Incipit Hitler (Auszüge).
« Ainsi, je suis dans l'incapacité de me souvenir quand j'ai entendu pour la première fois le nom d'Hitler, [...] le nom de l'homme qui a entraîné le plus de malheurs pour notre monde qu'aucun autre au cours de l'histoire. » Deuxième Partie.
L'Agonie de la paix (Extraits).
Die Agonie des Friedens (Auszüge).
« Il ne m'a été d'aucune aide d'avoir entraîné mon coeur durant presque un demi-siècle à battre au rythme universel d'un «citoyen du monde». Non, le jour où l'on m'a retiré mon passeport, j'ai découvert, à 58 ans, qu'en perdant sa patrie, on perd bien davantage qu'un petit coin de terre délimité par des frontières. » La série bilingue propose :
- une traduction fidèle et intégrale, accompagnée de nombreuses notes ;
- une méthode originale de perfectionnement par un contact direct avec les oeuvres d'auteurs étrangers.
Un texte bilingue est signé H.D Thoreau, l'auteur de WALDEN.
Il est traduit par Camille Bloomfield et date de 1842, à propos d'une marche avec un ami sur la montagne qui a donné son nom au Massachusetts.
Et en écho, un texte d'Elisée Reclus pour comparer extrait de "Histoire d'une montagne" les sensibilités proches de 2 grands auteurs de la nature au XIX ième siècle. Reclus, lui, parle des Alpes suisses.
Lawrence d'Arabie, la légende, ne pouvait être tué que par une balle en or, et pourtant T. E. Lawrence, l'homme, mourut d'un banal accident de la circulation en conduisant sa moto. Il percuta un cycliste, fit un vol plané et s'ouvrit le crâne contre le bitume. On dit que sa tête était ouverte sur vingttrois centimètres et que, selon des témoins, des morceaux de son cerveau en dépassaient. Il mourut six jours après le choc. S'il avait survécu, c'est depuis un fauteuil roulant que ce héros de légende aurait assisté au reste de son histoire.
Vingt-cinq ans plus tôt cependant, un Lawrence plein de jeunesse et de curiosité pédalait avec ardeur dans toute la France, puis à travers la Syrie, libre, sans pressentir le poids d'une existence qui ferait de lui l'Anglais le plus célèbre et controversé du XXème siècle (après Churchill et Robert Falcon Scott, bien sûr). En 1906, âgé de dix-neuf ans à peine, et jusqu'en 1914, Ned, comme on l'appelait à la maison, quitta Oxford pour entreprendre un voyage qui, s'il ne le transforma pas en Lawrence d'Arabie, lui ouvrit la voie pour le devenir.
Oubliez un instant que ce garçon cultivé, raffiné, fut le grand héros de la révolution arabe (ou le grand traître à la cause d'un peuple qui s'était fié à lui, les deux qualificatifs lui sont également appliqués). Et voyez si vous êtes en mesure de profiter de ce voyage, sans le poids de la légende.
La nuit de Noël 1994, Liv Arnesen foulait du pied le pôle Sud après 50 jours et 1.100 kilomètres de voyage en solitaire, devenant ainsi la première femme à atteindre le pôle Sud sans assistance.
A première vue un défi et des difficultés impossibles à surmonter - pourtant, une fois entré dans cette histoire, le lecteur verra qu'il suffit de s'entraîner de façon rationnelle à les affronter physiquement, de planifier ses recherches de financement, de se préparer mentalement à faire face dans chaque situation à l'enchaînement des causes et des effets, quelle qu'en soit l'issue, échec ou réussite - et de faire ainsi d'un « rêve » un objectif.
Hors du commun, cet objectif ? Certes, mais pour quelques privilégiés ce n'est là qu'un petit détail.
Cook led three famous expeditions to the Pacific Ocean between 1768 and 1779. In voyages that ranged from the Antarctic circle to the Arctic Sea, Cook charted Australia and the whole coast of New Zealand, and brought back detailed descriptions of the natural history of the Pacific. Accounts based on Cook's journals were issued at the time, but it was not until this century that the original journals were published in Beaglehole's definitive edition. The JOURNALS tells the story of these voyages as Cook wanted it to be told, radiating the ambition, courage and skill which enabled him to carry out an unrivalled series of expeditions in dangerous waters.
Modern fictionA pitch-dark, sometimes brutal but often hilarious collection of short stories of dirt poor America, set in the tiny Appalachian town of Knockemstiff, a community so deprived and diminished it no longer appears on any map.
Les auteurs décident de faire revivre dans cet ouvrage nos enfances de petits écoliers comtois, n'ayant guère leur langue dans leur poche.
De la gare de départ, la station Quartier-Léopold, il ne reste aujourd'hui qu'une façade. Depuis Bruxelles on était acheminé par le fer jusqu'au Grand-Duché de Luxembourg via Namur. Les entrepreneurs anglais qui construisirent cette ligne, la 162, au mitan du dix-neuvième siècle, prévoyaient de la prolonger jusqu'aux Indes. Mais il est arrivé aux partisans de l'expansion infinie que la vitesse et les changements qu'ils fomentaient leur ont été pour ainsi dire retournés, et que les prodiges annoncés sont devenus inutiles et désuets, sur fond de dépérissement. Ainsi de la poignée de gares - et avec elles l'ombre portée de villes ou de quartiers dans l'ambiance d'une vie qui allait encore en avant - où ne subsistent des furieux espoirs de la première Révolution industrielle que des amas métalliques aux tons de rouille, des panneaux à peine lisibles, des brouillards inhabités qu'on dirait faits pour nuancer le chagrin qu'on en a. Un peu plus d'une vingtaine de ces stations (c'est plus qu'il n'en faut à une Passion) que Patrick McGuinness a traversées des centaines de fois depuis sa jeunesse : la figure s'en révèle, à chaque fois en un poème, comme la source affleurant d'une profonde nappe de la mémoire, la sienne aussi bien que celle des générations qui l'y ont conduit.
Ainsi : [.] « Un moment parmi les ombres, sous les néons, Gare de Léopoldville, et nous voilà de nouveau en Belgique, péniche glissant sur des eaux rougies par le sang et piquetées de diamants. » * Quel autre traducteur que Gilles Ortlieb, familier des lieux, des noms et des petits vertiges ferroviaires associés à ce coin d'Europe, ces vers pouvaient-ils attendre ?
Viackràt som sa v exotickej cudzine pristihol pri povznàsajùcom pocite danej chvile ani nie preto, ze by som ju dokàzal hned naplno vychutnat', ale preto, ze som sa uz vopred tesil ako ju budem opisovat' svojim doma.
[. ] cestovanie prezivame dvakràt. najskôr na vlastnej kozi a neskôr v nespocetnych obmenàch rozpràvania. snàd' nie je az také prekvapujuce, ze to druhé prezivanie poskytuje casto viac uspokojenia a potesenia. v rozpràvani uz cestovatel' tiez nie je sam, mozu sa s nim zviest' tolki, kolki len chcù a majû chut' pocûvat'. nasledujûce pribehy su aj o tom, o tom vsetkom. plusieurs fois dans un pays exotique je me suis surpris à éprouver ce sentiment exaltant du moment que je vivais, non parce que je pouvais le savourer pleinement tout de suite, mais parce que je me réjouissais d'avance de la façon dont j'allais le décrire aux miens à la maison.
[. ] nous vivons deux fois le voyage. la première fois à même la peau, et plus tard dans les innombrables façons de le raconter. et il n'est probablement pas si surprenant que ce soit souvent cette deuxième fois qui apporte le plus de plaisir. quand il raconte, le voyageur n'est plus seul; tous ceux qui ont envie de l'écouter peuvent voyager avec lui. les histoires qui suivent racontent aussi cela, tout cela.
Alpiniste, Bernard Boyer a gravi les plus hauts sommets des Alpes ; marin, il a affronté l'Atlantique nord pour atteindre les îles Féroé ; vagabond, il a suivi les nomades de l'Asie Centrale.
Cinéaste, photographe et écrivain, il a traduit ses émotions face à un monde menacé par un progrès ravageur. Aujourd'hui, ce taciturne bavard se prend au jeu du plus léger que l'air pour survoler les Écrins fragilisés par leur beauté et nous offre un texte sobre sans complaisance et des photos superbement éloquentes. Bernard vous invite à partager ce " fabuleux voyage aérien sur les Écrins " et découvrir l'Oisans, la Guisane et le Briançonnais, la Vallouise, le Guillestrois, l'Embrunais et le Gapençais, le Champsaur et Champoléon, le Valgaudemar, le Beaumont et le Taillefer, Valjouffrey et le Valbonnais.
Dans la salle il faisait chaud. Trois radiateurs étaient tournés du côté de la jeune femme nue, impassible. Véra ajuste son regard, son être tout entier vers le corps étranger jusqu'à ce qu'elle ne voie plus rien sauf des lignes. D'abord, elle plie le fil de fer pour qu'il emprunte les axes de la position - dos bien droit, main droite sur la hanche, coude plié, poids du corps sur la fesse droite, tête légèrement tournée en arrière.
À l'assaut du château, escortées de deux guides ou témoins de choses bien étranges : les montagnes. Ils en ont rêvé. Rêve doux, rêve passionné, romanesque, délicat, savant, et ses pointes d'ironie. Du XVIe siècle jusqu'à la photographie contemporaine, une réévaluation parallèle de l'image de paysage et de ses procédés a stimulé leur recherche, qui rend hommage à deux moments dont ils réveillent l'émotion : la Renaissance ou l'invention, les romantiques ou l'instant sublime - à son crépuscule naquit la photographie.
Ces montagnes, ce sont les Pyrénées ; ce château, c'est celui d'Henri IV ; ces découvreurs tenaces, Enrique Carbó et Didier Sorbé, photographes. Ils n'ont cessé d'explorer, de saisir, de mélanger, d'agiter, en ingénieux chimistes du paysage, en artisans de la perfection. Soigneusement organisé en un subtil et précieux recueil de 47 vues, toutes montagnardes, leurs travaux en altitude semblent se jouer au miroir d'un dispositif de capture installé sur le site même (aile sud des logis royaux, escarpe pittoresque du parc, tranquilles dépendances enfouies dans la verdure face à la chaîne).
La disparition de Didier Sorbé, en pleine montagne, dans les premiers jours de l'automne 2017, imprime un signe de douleur et de mystère au propos, mais elle interroge sans l'affaiblir la géniale dualité de l'oeuvre d'un même souffle, selon deux langages plastiques traversant toutes les frontières et ne cessant, chacun de son versant, de contempler les montagnes.
Amb aqueste raconte Sèrgi Viaule nos mena suls mitics camins de Sant-Jacme. Cada caminada, cada experiéncia es unica. La seu, complida pendent dos meses e mièg en 2019, es prigondament generosa e poetica. Avèm aquí un jornal tengut jorn per jorn, un raconte a l'encòp imatjat e imaginatiu. Mai que d'una quista personala, es l'evocacion emocionanta d'una introspeccion. L'autor fa de longa l'anar-tornar entre l'endedins e l'endefòra d'un viatge intime e iniciatic. Una peregrinacion que lo marquèt per la vida.
Aqueste Jornal d'un jaquet foguèt escrich a passes lents, sus un sendarèl pas totjorn luminós, per un ideós en cèrca d'estèlas. Libertat, poësia e frairetat son tantas pèiras que marquèron son caminament.
L'empereur Maximilien Ier (1459-1519) considérait le spectacle offert par les tournois, les épreuves martiales de l'hastiludium et les mascarades comme un art à part entière. Souverain majeur de l'Europe moderne, il a façonné la carte politique du continent qui prévalait encore au début du XXe siècle, notamment grâce à sa conscience aiguë du pouvoir que confère un bon divertissement en termes de diplomatie et de réseaux.Entre 1512 et 1515, Maximilien a passé commande d'un imposant compte rendu manuscrit, minutieusement détaillé et illustré, de 64 tournois. Ces 255 miniatures enluminées d'or et d'argent représentent plus qu'une simple anthologie de scènes de joutes à la cour des Habsbourg - la grande mêlée, les pointes de vitesse dans l'arène, les combats à la barrière et la remise des prix : elles constituent une épopée allégorique narrant les aventures d'un héros intrépide, un chevalier errant qui n'est autre que Maximilien lui-même. Sous les trais de son alter ego littéraire, «Freydal», l'empereur joute pour prouver son amour à une noble dame. L'histoire s'achève quand la dame accepte de lui donner sa main - il s'agit bien sûr de Marie de Bourgogne, que Maximilien a épousée à Gand en 1477.Produit sous la supervision directe de Maximilien, Freydal est une description inestimable de la chevalerie à la fin du Moyen Âge, qui dévoile les arcanes de cet art du tournoi que l'empereur a remis au goût du jour, et même réinventé - avec des épreuves comme le spectaculaire Rennen mit geschifften Tartschen, où des boucliers étaient catapultés dans les airs et désintégrés en lames métalliques. Il s'agit, à ce jour, du plus important livre des tournois du Moyen Âge tardif qui nous soit parvenu, un document de référence sur les festivités en vogue à la cour des souverains européens de cette première ère moderne. Bien trop fragile pour être exposé en permanence, le manuscrit est soigneusement conservé dans les chambres fortes du Kunsthistorisches Museum de Vienne.En l'honneur du 500e anniversaire de la mort de l'empereur Maximilien, TASCHEN reproduit l'ensemble des 255 miniatures photographiées en couleurs et met ainsi pour la première fois ce manuscrit unique à la disposition de tous. Ce recueil magnifique est présenté par Stefan Krause, directeur de l'Arsenal impérial du Kunsthistorisches Museum, qui raconte sa fascinante histoire.
Voici "un livre pionnier qui a bien su montrer toutes les facettes du mouvement des femmes tunisiennes et par là même des femmes arabes dans ce qu'il a de plus révolutionnaire pour la société, un rôle qui est apparu de manière encore plus évidente lors de la révolution tunisienne de 2011" (Georges Corm). L'auteure nous dévoile la vie intérieure déchirante d'une jeune femme libanaise au cours d'une année passée en Tunisie. Aux heures tragiques d'aujourd'hui, ce récit nous apprend que, du côté des femmes arabes, une révolution en sommeil attend toujours et encore son heure. (Edition française, Indigo-Côté femmes, 2014).
Un journal de voyage « queer », rédigé par Alberto García del Castillo durant sa traversée de la Belgique en bateau auprès du chanteur et homme-sirène Steev Lemercier et des animaux de compagnie Chanel et Dolce. Avec des photographies de César Segarra.
Après avoir lu ce livre, des hommes et des femmes ont quitté leur travail pour prendre la route.
Depuis 35 ans il a changé bien des vies.
Il pourrait changer la vôtre !
Ted Simon a parcouru 126.000 kilomètres, traversé quarante-cinq pays, des chaînes de montagnes, des forêts, des déserts et des océans. Il a vécu avec des paysans et des présidents, dormi dans des prisons et des palais, connu les hasards des guerres et des révolutions, les peurs les plus profondes, les bonheurs les plus exaltés, la récompense de l'amour.
On l'a pris pour un espion, pour un farfelu romantique, pour un créateur de mythes. On l'a même pris pour Dieu.
Pour Ted Simon ce voyage de découverte a aussi été un voyage spirituel, au centre de lui-même.
Les êtres humains ouvrent leurs yeux pour voir, mais peu d'entre eux voient avec leur coeur et leur raison. Le vrai journaliste appartient à cette minorité. Son regard est sa caméra, braquée sur le monde, son coeur est la mesure de son humanité et sa plume retrace au-dessus des pages les lignes du présent, les racines de l'histoire et de la géographie, et le pouls des gens et des civilisations.
Parmi les êtres qui se servent de cette plume, rares sont ceux qui possèdent suffisamment de maturité spirituelle et humaine pour absorber une telle expérience. L'expérience de s'identifier à toute l'humanité et d'embrasser de tous les sens les rêves et les défaites des hommes, leurs peines et leurs joies, ce qu'ils disent et ce qui est tu.
Au coeur de ces voyages dans le monde d'autrui, les causes ne se limitent plus à n'être que des titres en manchette ; elles prennent chair et deviennent des histoires charriant dans leurs veines du sang et non pas de l'encre. Le récit officiel se retire devant les petites histoires qui animent la grande. Non, l'Histoire n'est pas uniquement écrite par les puissants, elle l'est également par les histoires des petits et des marginalisés, elle est le produit de données qui se tissent dans les coulisses et n'apparaissent jamais sur le devant de la scène.
Sami Kleib a étreint tous les phénomènes et manifestations qu'il a rencontrés au cours de ses voyages, et ceux-là sont nombreux.
Et comme les journaux sont trop étroits pour contenir toute cette effervescence et que ce qui est « non destiné à la publication » divulgue la réalité des choses bien plus que ce qui est publié, ce livre a vu le jour. C'est le bilan d'une vie de pérégrinations aux quatre coins du monde, un condensé exprimé dans un langage fluide et intime, un regard objectif selon un point de vue personnel.
Le journaliste a enfin pu se libérer des restrictions et des contraintes de la profession pour être lui-même : un voyageur, un globe-trotter.
" La mémoire " est le bagage humain par excellence que tout individu devrait emporter à la " semelle de ses souliers ". Ainsi, lorsque Madame Tiro INABURUNDI, épouse du défunt Mutwe Simeho, relate depuis son exil européen l'existence au Burundi (les " événements ", l'impunité, la misère sociale, la maladie du SIDA, l'instrumentalisation de l'ethnisme et du régionalisme, mais aussi la puissance et l'immanence de Dieu, les rumeurs du quartier, les 1001 petits bruits qui font la vie), bien plus qu'un reflux du passé de son pays, c'est l'implacable et douloureux présent qui s'impose au lecteur, mêlé à toute la saveur du récit populaire.
« Li aiá sèt o uèt vachas e dos buòus ; un jorn, n'i a un que m'aiá esversada, dins lo bòsc... A uèt ans... Ò ! Si m'aiá tuada, ne'n restava encara... Ò garça, quanta vida ! Auriá mèlhs amat restar vèrs mos parents, travalhar a la bòria e panar los petits.
Quand fasiá marrit temps, aiá gis de parapluèia per m'abrigar, pas megius un empermeable ; fasiá un capuchon eme una bòtja e la botave sobre la tèsta ; m'acaptava las espatlas.
Lenguissiá mon ostau, manjave sens apetit ; pasmins, me bailavan a manjar, mè manjave pas sovent, aiá mau de ventre...» Terèsa cònta sa joinessa de dròlla lojada e lo biais de viure en montanha d'Ardecha dins la prumèira mitat delh sègle XX.
Livre en occitan
En junh e julhet de 2013, Sèrgi Viaule partís amb son autocaravana sus las rotas d'Irlanda. Que plòga, que vente o que faga bèl temps, cada jorn notarà sas impressions e sas « aventuras » sus un quasernet. Pendent mai d'un mes va viatjar dins lo país marcat del trefuèlh. Dins aquel raconte nos convida a trevar las landas pauc o pro salvatjas del territòri de la nacion cèlta mai occidentala. A virar a l'entorn de sos milanta lacs, totes mai romantics los unes que los autres. A bordejar sos rius mitics ont se veson nadar los salmons contra subèrna.
E benlèu a s'enfangar dins sas torbièras a l'encòp sornas e luminosas. Nos prepausa de lo seguir al grat dels camins bartassièrs que traçan l'isla verda. A descobrir mai que mai un art de viure ont los pubs espitalièrs fan lo fachin d'aquel país de tradicions. Dins aquela cronica, es amb estrambòrd, emocion e umor que l'autor albigés nos conta son « torn d'Irlanda e de Gallas » motorizat. Nos porgís un raconte gaujós ont qualques còps la suspresa o peltira a l'encantament. O fa dins una lenga viva e sensibla que conven a plec a n'aquesta mena d'exercici literari, encara tròp rar en occitan. Enfin, una escritura que buta al sòmi e al viatge !